Guinée, 26 Nov (IBC) – Faisant allusion à certains préalables exigés par ceux qui refusent de prendre part au dialogue politique entre guinéens qui se tient actuellement dans un réceptif hôtelier de Conakry, l’honorable Boubacar Siddighy Diallo, président de l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP-Guinée) déclare que l’Etat ne doit pas fonctionner en fonction des humeurs et les intérêts d’une entité spécifique avant de préciser que les absents ont le devoir de venir poser leurs problèmes politiques ou personnels autour de la table, rapporte votre quotidien en ligne infosbruts.com basé en Moyenne Guinée.
L’honorable Boubacar Siddighy Diallo, président de l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP-Guinée) ne trouve pas pertinents les certains préalables exigés par les entités politiques et sociales qui refusent de participer au cadre du dialogue entre guinéens lancé officiellement il y a 48 maintenant et qui poursuit ses travaux dans un réceptif hôtelier de Conakry.
« Il y a deux formes de participer. La première forme, c’est de demander beaucoup pour obtenir un peu. C’est une stratégie. Si c’est dans cette hypothèse que s’inscrivent leurs revendications préalables, on pourrait comprendre. L’autre façon, c’est de demander l’impossible pour qu’on dise qu’on a participé mais ils n’ont pas tenu compte de ce qu’on a posé comme préalables, alors cela veut dire que nos revendications ont été rejetées. Si c’est ça, cela veut dire qu’on est venu à une table de négociation avec des décisions catégorielles. J’ai suivi une formation du Bureau International du Travail (BIT) lorsqu’on était au CNT sur les techniques de dialogue social et de négociations collectives. Le premier préalable qu’il faut éviter dans ce genre de rencontre, c’est de venir avec des décisions catégorielles, parce si chacun vient avec sa décision tranchée on ne trouvera jamais de médiane. J’ai suivi les préalables que les intéressés exigent. Ce sont des conditions politiquement acceptables mais légalement inacceptables. Aujourd’hui, tous les guinéens se battent pour la Guinée soit un Etat de droit. Lorsqu’un acteur politique demande à la politique d’interférer dans le judiciaire, ça pose problème. Si on demande à ce que des gens bénéficient d’une absolution totale, c’est-à-dire qu’on interdise à la justice quelques soient les faits, ça pose problème. Moi, je crois que dans le débat du dialogue, on peut poser les problèmes politiques et que l’on puisse avoir des garanties de non interférence du politique dans le judiciaire » a-t-il indiqué.
Parlant du cas de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) et de l’Union des Forces Républicaines (UFR) qui exigent le retour de leurs leaders avant de prendre part à ce dialogue, Boubacar Siddighy Diallo reconnait que les formations politiques sont dans leurs droits.
« Lorsque votre champion est menacé et que vous avez la possibilité d’avoir un contre-pouvoir vous l’exercer, c’est ça la politique. C’est leur droit de le faire, maintenant, à se dire qu’il n’y aura pas dialogue, c’est autre chose. C’est une autre histoire. Si par exemple, Siddighy a des problèmes avec la justice ou avec l’Etat, l’UMP peut décider de ne plus participer à n’importe quelle consultation nationale jusqu’à ce que Siddighy soit rétabli ou bien qu’il ait l’absolution. C’est une position politiquement correcte. Maintenant, est-ce qu’’elle est légale ? Est-ce qu’elle est juridique ? Est-ce qu’elle peut être du ressort de l’Etat ? Je ne le crois pas. L’Etat ne fonctionne pas en fonction des humeurs ou des intérêts d’un groupement spécifique » a-t-il ajouté.
Plus loin, il s’interroge sur la notion de chasse à la sorcière : « si vous dites qu’il n’y a pas de chasse à la sorcière alors qu’il y a des sorciers qui mangent des gens, cela veut dire que vous faite de la sorcellerie un acte légal. Il y aura la chasse à la sorcière. Tous ceux qui touchent au biens de l’Etat doivent avoir des obligations de compte-rendu. En France, un ancien président a été trimballer en justice pour des billets d’avion. Aux Etats-Unis, un président en exercice a été convoqué et il a répondu. Pourquoi en Guinée on veut transformer les hommes politiques en des murs de béton armé qui doivent être intouchables ? Si vous faites de nous les leaders politiques des personnes intouchables pour l’Etat, c’est comme si vous transformez déjà des personnalités physiques en des potentielles forces plus que l’Etat. Ce qui ne se doit pas lorsqu’on veut avoir un Etat de droits » a-t-il insisté.
Par contre, Siddighy Diallo a voulu aussi demander à l’Etat de ne pas arrêter les gens pour simplement des velléités personnelles contre les intéressés.
« La transition se gère avec toutes les entités sociopolitiques du pays, parce que la junte, le CNRD n’est pas le propriétaire du pouvoir d’Etat en Guinée. Il est le précaire utilisateur en ce moment là. Il doit donc intégrer tout le monde autour de la table. Il doit avoir la pédagogie nécessaire pour rassurer les acteurs politiques et sociaux. Et ces acteurs doivent se donner l’obligation de venir autour de la table et de poser leurs problèmes à l’interne. Que ça soit maintenant des problèmes politiques ou personnels et qu’il y ait une facilitation qui puisse accéder à ça » a-t-il conclu.
Idrissa Sampiring Diallo pour infosbruts.com
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