Guinée, 28 Juillet (IBC) – L’Union pour un Mouvement Populaire en Guinée (UMP-Guinée), l’honorable Boubacar Siddighy Diallo, ancien député à l’assemblée nationale ne croit pas en la fiabilité de l’initiative gouvernementale faisant du premier samedi de chaque mois « une journée de civisme et d’assainissement » sur l’ensemble du territoire national.
Ses sentiments ont été confiés, il y a quelques jours, à votre quotidien en ligne infosbruts.com basé en Moyenne Guinée.
« Par rapport à la journée de civisme instituée par le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD), ce ne sont que des effets d’annonces. Ils aiment prendre des gros titres pour faire beaucoup de bruits, en vue d’attirer l’attention et faire de la communication derrière. On avait vu aux temps des anciens régimes des ministres des Travaux Publics (TP) qui sortaient la nuit. Il y a même eu un journaliste qui est décédé dans ses parodies et autres, pour soi-disant remettre les rues et les routes, curer les caniveaux. Il y a eu des pertes en argent, en temps. Il y a eu beaucoup de bavardages. Mais, la Guinée est toujours sale comme elle l’était. Les rues se sont dégradées plus qu’elles ne l’étaient hier. Ça n’a donc donné aucun effet » rappelle-t-il.
Poursuivant, il a expliqué que si aujourd’hui les gens reviennent aux mêmes pratiques. L’honorable Boubacar Siddighy Diallo ajoute que ça ne sert à rien de nettoyer tous les jours sans mettre les poubelles où on doit mettre les prochains déchets.
« Il y a quelques jours, le gouvernement a curé les caniveaux. Ils ont fait tout ce tintamarre-là. Ça été médiatisé. Mais, revenez dans ces mêmes endroits et observez ! Faites un filmage ! Zoomer sur les lieux ! C’est encore rempli d’immondices. C’est encore rempli de poubelles. Ça ne sert à rien de nettoyer chaque semaine si on ne met pas où les gens vont déverser les ordures. Les lieux où on doit emmener ces ordures-là ou les trier sont mal équipés ou n’existent pas quelques fois. Les moyens de transport ou les camions sont mal gérés. Vous allez voir un camion faire plein de tonnages d’ordures et rouler en plein centre-ville sans aucune protection. Et les ordures se mettent à tomber partout sur le trajet. Les ordures ménagères sortent des ménages dans des sceaux, dans des brouettes. Personne n’emballe ces ordures pour les mettre dans des sachets bien attachés pour les emmener aux-lieux de collecte » a-t-il insisté.
Notre interlocuteur a par ailleurs estimé que les autorités concernées mettent la charrue avant les bœufs.
« Il faut commencer par dire aux guinéens que chaque ménage doit mettre les ordures dans un contenant fermé. Que ces ordures ne suintent pas, que ces ordures ne soient pas mouillées. Si on réussit cette éducation, après on installe les poubelles publiques. Il doit y en avoir suffisamment dans chaque rue, dans chaque coin de rue. C’est après tout cela qu’on doit aménager les centres de tri et les décharges de ces ordures, avec un système d’incinération et de recyclage. Lorsque l’Etat aura préparé ça, on pourra maintenant faire des journées de nettoyage. On sait que si on nettoie cette semaine, la semaine prochaine il y aura moins d’ordures à nettoyer. Ainsi de suite jusqu’à arriver à l’étape où on est à Kigali. Aujourd’hui, quand les gens sortent à Kigali pour nettoyer ce sont des feuilles mortes des arbres qu’ils ramassent. Pas les déchets durs des ménages. Mais, ici, à Conakry, chaque ménage prend ses ordures et jette dans la rue. Il y a un incivisme total. Il faut donc que l’Etat mette d’abord les dispositions qu’il faut, les préalables qu’il faut avant de se lancer dans le populisme verbal comme ça : journée de civisme, tout ça ce sont des conneries. On avait vu ça. On ne réinvente pas la roue. Chaque samedi le gouvernement de Kassory barrait toutes les rues, de 6h du matin à midi pour nettoyer. Après, à un moment, les gens étaient fatigués, ils ont laissé pourtant les ordures étaient encore là. Au marché de Matoto, à Conakry, il y a des tonnes d’ordures et nos mères s’asseyent sur ça ou à côté de ça pour vendre. Chaque ménage vient acheter là-bas pour aller s’infecter. Il faut donc qu’ils arrêtent avec ça. Je ne souscris jamais, je ne soutien même pas de telles idées. C’est une façon de gaspiller l’argent du trésor public et de vendre des illusions inutiles » conclut-il avec beaucoup d’amertume.
Idrissa Sampiring Diallo pour infosbruts.com
Contacts : (00224) 622 269 551 & 657 269 551 & 664 46 71 71