Labé, 29 Juillet (IBC) – Après les études universitaires, de nombreux jeunes diplômés des universités guinéennes se lancent dans la conduite des motos taxi pour pouvoir satisfaire leur besoin dans un pays où le manque d’emploi est la principale raison qui oblige ces jeunes à se lancer dans cette activité, rapporte votre quotidien en ligne infosbruts.com basé en Moyenne Guinée.
En Guinée, l’avenir de la plupart des jeunes diplômés des universités est compromis à cause du manque d’emploi dans le pays. Cette réalité se vérifie bien dans la commune urbaine de Labé où la plupart des conducteurs de motos taxis sont des sortants de nos universités. La principale raison qui conduit ces jeunes à se lancer dans cette activité génératrice de maigres revenus est le chômage mais aussi le désespoir.
Diplômé en mathématiques appliquées à l’université de Labé, Aliou Diallo conduit la moto taxi depuis bientôt deux ans. Mais, il déplore sa situation actuelle.
« Apparemment, la jeunesse guinéenne vie dans le désespoir. Moi, j’ai fait près de 20 ans d’études et j’ai obtenu mon diplôme en 2020. Depuis lors, je ne parviens pas à trouver un emploi. Actuellement, j’exploite une moto dans le secteur du transport en commun pour au moins chercher à joindre les deux bouts. Ce n’est pas par conviction si je pratique cette activité mais plutôt c’est par obligation. Je me demande réellement pourquoi perdre son temps à étudier si après tout on se retrouve dans une telle situation. Aujourd’hui, tous mes amis qui avaient abandonnés l’école dans les basses classes sont entrain de construire leur vie et nous autres nous sommes là sans perspective d’avenir » regrette amèrement cet universitaire guinéen.
La jeunesse constitue le maillon essentiel du développement dans un pays. Malheureusement, en Guinée, les jeunes, notamment ceux ayant étudié, ne bénéficient d’aucune mesure d’accompagnement de la part des décideurs. C’est pourquoi, notre interlocuteur lance un appel aux jeunes diplômés.
« Compter sur les autorités guinéennes pour son avenir, c’est perdre du temps car elles ne s’en foutent pas mal de nous. C’est pourquoi je demande aux jeunes guinéens, une fois l’obtention du diplôme, de chercher un travail. Même s’il n’a rien à voir avec ce que vous avez étudié. Sinon, vous allez vivre dans le désespoir et mourir dans ce même désespoir » a-t-il.
De désespoir généralisé des jeunes diplômés des universités guinéennes donne le droit de s’interroger sur l’avenir de la Guinée en général et de l’école guinéenne en particulier, parce qu’il est unanime admis que ceux qui ont poussé les études jusqu’au somment se retrouvent le plus souvent sans espoir pour un lendemain.
Alpha Moussa Dieng pour infosbruts.com