Labé 08 Novembre (IBC)-Au pouvoir depuis maintenant deux ans, le CNRD procède aussi à des arrestations ciblées. A date, plusieurs opposants sont dans son collimateur. C’est le cas d’Ibrahima Baldé. Responsable des jeunes de l’UFDG à Daka 1, dans la commune urbaine de Labé, il est connu pour son côté très actif dans les manifestations de rue. Mais avec le régime actuel, il a dû fuir le pays par peur de subir le même sort qu’en 2010 et 2020, rapporte votre quotidien en ligne infosbruts.com, basé en Moyenne Guinée.
La persécution d’Ibrahima Baldé a commencé en 2010. Le 15 novembre de la même année, juste après l’annonce des résultats du second tour de la présidentielle à la radio, donnant Alpha Condé pour gagnant, lui et plusieurs autres partisans de l’UFDG sont descendus dans les rues de Labé pour contester les chiffres que la commission électorale nationale indépendante (CENI) venait de rendre publics. Dans cette protestation de colère, il a été blessé par balle au bras gauche et sa moto confisquée. Peu de temps après, des militaires lourdement armés ont fait une descente chez lui à Domby, un secteur du quartier Daka 1, dans la commune urbaine de Labé. Mais ils ne l’ont pas trouvé sur place. Ils ont bastonné alors sa femme et vandalisé le domicile du couple.
Le 20 septembre 2020, il s’est fait encore remarquer. Cette fois, c’était pour contrer le projet de troisième mandat du président d’alors de la Guinée, Alpha Condé. Son tout premier acte majeur avec d’autres jeunes opposants a été d’attaquer par jets de pierres le cortège du premier ministre à Labé. Kassory Fofana s’était rendu dans ce bastion électoral de Cellou Dalein Diallo pour battre campagne en faveur du numéro un du RPG arc-en-ciel.
A la même année, précisément le 20 janvier, une autre manifestation avec toujours Ibrahima Baldé comme meneur, a soudainement éclaté dans la ville de Labé. L’objectif était le même: empêcher Alpha Condé de briguer un troisième mandat. Mais la répression par l’armée avait été sanglante. L’une des balles tirées en direction de la foule avait touché et tué un ambulancier.
A l’arrivée du CNRD au pouvoir le 05 septembre 2021, les guinéens s’étaient sentis libérés d’un régime qui les étouffait. Mais quelque mois après, ils se sont rendus compte que la persécution contre les voix discordantes n’est pas toujours pas terminée. Pour preuve, l’on est déjà à plus de 30 jeunes tués par balles depuis que le colonel Mamadi Doumbouya est aux commandes du pays. A cela s’ajoutent l’interdiction des manifestations de rue, l’emprisonnement de plusieurs anciens ministres d’Alpha Condé et la contrainte à l’exil de deux des tenors de l’opposition guinéenne à savoir Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré.
Ibrahima Baldé fait partie des jeunes opposants qui appellent régulièrement au retour à l’ordre constitutionnel dans un délai raisonnable. Chose que les autorités militaires de Labé y compris celles au sommet de l’Etat ne semblent pas vouloir entendre. Il était donc devenu leur cible. Alors par peur d’être arrêté et mis sous les verrous, il a quitté le pays . D’abord ses proches le croyaient porté disparu. C’est par la suite qu’ils ont su qu’il a plutôt pris le chemin de l’exil.
Bien que maintenant loin du pays, Ibrahima Baldé est toujours dans le collimateur des autorités.
Sadou Bella Barry pour Infosbruts.com
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