Guinée, 31 Août (IBC) – L’ancien maire de Labé, Elhadj Ibrahima Sampiring Diallo reste convaincu que le succès d’une transition n’est pas à lier avec sa durée, mais plutôt au contenu de son programme dont l’exécution à court ou à moyen terme permettra d’engager le pays sur la meilleure voie de son développement harmonieux, rapporte votre quotidien en ligne infosbruts.com basé en Moyenne Guinée.
Selon l’ancien maire de Labé, Elhadj Ibrahima Sampiring Diallo, la démocratie, telle que nous l’appréhendons aujourd’hui est, en réalité, l’aboutissement d’un long processus historique, assez complexe pour que le citoyen lambda puisse en connaître son contenu, ses limites et ses exigences sans l’apport de la sociologie politiques.
« On sait qu’au 5ème Siècle avant notre ère, la cité d’Athènes, en Grèce, a été considérée par les historiens et les philosophes comme le berceau de la Démocratie.
Depuis lors, à ce jour, en passant par la cité romaine le parlementarisme en Angleterre, le Siècle des lumières en France et l’émergence des partis politiques, la Démocratie (puissance ou pouvoir du peuple) poursuit sa trajectoire, sans dévier vers l’infini.
Depuis, 2522 années solaires se sont écoulées. Que de débats alors, que de réflexions ont été conduits ! Que de théories développées, de réformes engagées et des lois prises en son nom ! Mais aussi, que de violences ont jalonné sont parcours !
Le paradoxe est que chez nous, depuis l’avènement du pluralisme politique (1992), ce concept est abordé, discuté, comme s’il était naturellement la chose du monde la mieux partagée. Tout le monde, dans tous les corps de métiers, est connaisseur de cette chose, et savant en la matière. Tout le monde est devenu politologue, analyste pour dire avec force ce que les dirigeants doivent faire ou ce qu’ils ne doivent pas faire. On monte, on descend, on en parle dans les rues, dans le commerce, dans les cafés et restaurants, dans les garages de véhicules ou motos, dans les taxis. On en parle dans les assemblées partisanes, à l’hémicycle ou dans les couloirs des départements ministériels, et sur les antennes des radios et télévisions, à l’occasion des émissions interactives.
On pense à tort ou à raison que la Démocratie signifiant ‘’pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple’’ se résume uniquement à l’organisation de scrutin et à aller aux urnes pour choisir librement le candidat ou les candidats de son choix. Or, le pouvoir du peuple, si l’on s’en tient à son étymologie, n’est pas tant de savoir qui nous gouvernera, mais plutôt comment exercer un contrôle citoyen rigoureux, efficace, impartial, systématique sur la gestion de nos représentants pour s’assurer de leur moralité, et en cas de nécessité due à des dérapages excessifs, de les relever, de les sanctionner conformément à la loi en vigueur.
Ici, personne ne devra être au-dessus de la loi, intouchable en cas de faute avérée, si haut placée soit-elle » explique le doyen.
Poursuivant, il rappelle qu’à partir de 1992, des élections ont été périodiquement organisées, avec la participation de tous, y compris l’opposition politique qui s’est toujours battue pour obtenir l’alternance (c’est-à-dire un simple remplacement à la tête de l’Etat) mais sans jamais y parvenir. Pourquoi ? Parce que les leaders politiques n’ont jamais su contourner les pièges du processus électoral qui leur sont tendus intelligemment par la majorité présidentielle. Et cette commission nationale électorale indépendante (CENI), née de son inspiration, n’a jamais été indépendante. Elle est toujours restée inféodée au pouvoir en place qui l’a légitimée et lui a assuré un bon salaire pour ses ‘’loyaux services’’ » a-t-il ajouté.
En enfonçant le clou, il estime que les leaders politiques ne comprennent pas encore ou suffisamment que pour réussir une alternance il faut plutôt se battre pour la création de meilleures conditions d’une élection inclusive, transparente, équitable et crédible.
« Or, pour cela, il faut qu’il y ait au préalable de grandes réformes touchant l’ensemble du processus électoral. Ainsi, pour résoudre l’ensemble de ces problèmes, la Démocratie n’est pas à considérer comme une simple course de vitesse, mais plutôt une course de fond dont la réussite dépendra toujours du niveau d’engagement du citoyen, de ses connaissances en la matière, mais aussi du niveau de son honnêteté morale et intellectuelle face aux intérêts supérieurs de la nation qui aspire à l’unité, à la cohésion et au développement durable.
Une chose encore ! L’expérience a montré qu’à l’occasion de chaque élection programmée, on assiste à la sortie de nouveaux partis politiques, les uns créés à dessein par la majorité présidentielle, les autres par des cadres engagés pour la conquête et l’exercice du pouvoir d’Etat.
Si aujourd’hui on est à plus de 200 formations politiques, sans critères de différenciation connus, pour une population globale avoisinant les 12 millions d’habitants, avec moins de 8 millions d’électeurs, il ne sera pas surprenant que lors d’un prochain scrutin, qu’on se retrouve à 300 partis politiques dans l’arène.
Dès lors, ce nombre exagéré de partis politiques sera encore une source d’incompréhensions, de tensions, fragilisant le tissu social.
Voilà que rendra encore difficile, très difficile l’atteinte d’objectifs de développement tant souhaité par le peuple, pour sortir de la misère politique et économique » insiste-t-il.
C’est pourquoi, pour sa part, il reste convaincu que « le succès d’une transition n’est pas à lier avec sa durée, mais plutôt au contenu de son programme dont l’exécution à court ou à moyen terme permettra d’engager notre pays sur la meilleure voie de son développement harmonieux, en mettant fin, définitivement fin aux dérapages de toutes sortes dont se sont rendus coupables nos gouvernants qui se sont succédés à la tête de la Guinée depuis 1958.»
Idrissa Sampiring Diallo pour infosbruts.com
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