Labé, 28 Nov (IBC) – Pendant cette période de soudure, les marchands qui fréquentent les marchés hebdomadaires de la Moyenne Guinée tirent le diable par la queue, parce que les potentiels clients restent dans les hameaux, villages et districts occupés à des travaux champêtres, rapporte votre quotidien en ligne infosbruts.com basé en Moyenne Guinée.

Pendant cette période de soudure, les marchés hebdomadaires de la Moyenne Guinée ne sont pas grandement fréquentés par les citoyens, potentiels clients des marchands. Au lieu d’effectuer le déplacement pour ces grandes rencontres foraines de ventes et d’achats, les gens restent dans les hameaux, villages et districts occupés aux travaux champêtres.

Cette réalité impacte négativement sur le revenu des marchands qui sillonnent les différents marchés hebdomadaires de la région. C’est le cas d’Aïssatou Baïlo, vendeuse de cubes Maggi.
« A l’heure-là, nous avons énormément de difficultés. Tous les marchés hebdomadaires sont quasiment vides. Les vendeurs sont plus nombreux que les acheteurs. De sorte que nous n’arrivons pas écouler nos marchandises. En temps normal, les cubes Maggi marchent très bien. Mais, en ce moment c’est difficile » regrette-t-elle.
Pour sa part, Sarata Diallo fait tous les marchés hebdomadaires : Pita, Thianguel-Bori, Dalein, Dionfo, etc…
« Je vends des chaussures Made In Chine. Mais, je vous jure que je n’arrive pas à joindre les bouts. Je fais plus de frais que de bénéfices. Si la situation ne s’améliore pas, je risque de perdre mon petit fonds de commerce. C’est inquiétant » a-t-elle ajouté.
Les marchands ne sont pas les seuls à s’inquiéter.

« Cette crise de clients nous inquiète tous. Les marchands sont nos passagers. S’ils ne vendent pas leurs produits, c’est difficilement que nous les chauffeurs allons être payés. Parfois nous avons des passagers qui appellent chez eux pour qu’on leur fasse un transfert d’argent afin de pouvoir rentrer. C’est vraiment grave » insiste un transporteur du nom de maître Aliou.
En plus de tous ces désagréments, l’état des routes pour rallier certains marchés hebdomadaires laisse à désirer. Elles sont quasi impraticables fait remarquer maître Aliou.
« Les passagers essayent parfois de nous culpabiliser nous les chauffeurs en se plaignant des coûts des transports. Mais, avec ces routes impraticables et le prix du carburant nous ne pouvons rien faire pour les aider en ce sens. La seule manière pour nous de faire un geste envers nos plus fidèles passagers c’est de leur prêter une partie de l’argent pour une prochaine fois dans l’espoir que ça ira pour eux » a-t-il ajouté.
Parfois, il y a des bagarres entre transporteurs et marchands à cause du transport.
« Certains marchands ne nous disent pas qu’ils ne peuvent pas payer le retour car ils n’ont rien vendu. Ils attendent que nous arrivions là où ils descendent pour le dire. Ça ça nous met mal à l’aise. Parfois donc nous avons des accrochages » a conclu ce chauffeur.
Les marchands qui suivent les nouvelles dans les médias expliquent cette situation par la guerre en Ukraine et la dévaluation des devises. Un avis largement partagé par Bobo Bolè que nous avons rencontré à Pita.
« Le problème, c’est la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Ça a provoqué une crise mondiale. La plupart des citoyens ont de la famille en Europe et ailleurs. Ce sont eux qui envoient de l’argent pour leurs parents. Mais, avec cette situation en Ukraine, ils ont eux-mêmes des difficultés là-bas, à savoir l’inflation. Ils n’envoient donc presque pas d’argent en ce moment. Et même ceux qui s’efforcent à le faire, avec la dévaluation des devises, ils n’envoient que le juste nécessaire. C’est un sérieux problème. Mais, ça commence à aller. Les devises remontent petit à petit » a-t-il expliqué à tort ou à raison.
Chérif Sampiring Diallo pour infosbruts.com