Côte d’Ivoire, 17 Juillet (IBC) – Les ressortissants guinéens dans les 18 Montagnes, relevant de la Région de Man, en Côte d’Ivoire sont confrontés à plusieurs difficultés liées notamment à la moralité douteuse de certains d’entre eux, à la naïveté d’autres et aux dures réalités du contexte socioéconomique mondial, rapporte votre quotidien en ligne infosbruts.com basé en Moyenne Guinée.
Au cours d’un entretien accordé à un collaborateur de votre quotidien en ligne infosbruts.com alors en séjour privé en Côte d’Ivoire, notre compatriote Amadou Baldé, originaire de la commune urbaine de Labé a expliqué la situation peu enviable de certains citoyens guinéens qui ont déposé leurs valises d’aventuriers dans les 18 Montagnes, relevant de la Région de Man.
« Nous rencontrons beaucoup de difficultés ici, mais nous savons que nous sommes étrangers ici. Notre cohabitation avec les ivoiriens n’est pas du tout facile, mais nous supportons et encaissons pour atteindre notre objectif, parce que nous sommes venus chercher le bien-être. Nous espérons un jour rentrer chez nous. Nous sommes forts quand nous sommes chez nous » a-t-il expliqué.
Beaucoup de guinées débarquent à l’improviste à la gare sans aucune adresse et ne connaissant personne.
« Certains parmi nous acceptent souvent de les héberger. Mais, quelques temps après quand ils sont habitués à la ville, ils nous créent des problèmes avant de continuer devant. Toi qui es connu sur le terrain tu te retrouves dans des difficultés » ajoute-t-il.
Généralement, en Côte d’Ivoire, les guinéens commencent toujours leurs activités professionnelles par le petit commerce dans des kiosques.
« Il y a beaucoup de choses à faire en Côte d’Ivoire ici. Mais, quand tu es à ton premier jour, tu n’as pas de moyens pour innover et financer certaines activités professionnelles, si tu as quelqu’un qui te recrutes pour la gestion de kiosques, tu es obligé d’accepter en attendant de trouver autre chose » a-t-il expliqué.
Fort malheureusement, certains de ces aventuriers trahissent toujours la confiance placée en leurs personnes.
« Le plus souvent, ils finissent toujours par fuir avec l’argent de leurs employeurs pour des destinations inconnues des propriétaires des boutiques. Ce sont des difficultés auxquelles nous sommes confrontées parfois » regrette Amadou Baldé.
Le salaire de base d’un boutiquier en provenance de la Guinée, nouvellement recruté est fixé à 15 mille francs CFA.
« Ce montant est fixé parce que l’intéressé est nouvellement arrivé en Côte d’Ivoire. Il ne connait personne dans la ville. Mais quand il finit de découvrir la cité, ce montant est revu à la hausse » précise notre interlocuteur avant d’ajouter que « le boutiquier payé à 15 000 FCFA est nourri et logé par son employeur qui donne même le prix du savon. »
Dans la région de Man, le loyer varie de 5000 FCFA à 15 000 CFA. Comme pour dire que celui qui n’accepte pas d’être employé dans un premier temps pour recevoir 15 mille FCFA par mois et vivre à la charge de son employeur est toujours obligé de passer la nuit à la gare.
« Cette catégorie de personne est régulièrement victime d’agressions et de cas d’escroquerie. Quand ils se déplacent, ils payent souvent le double du transport normal parce qu’ils ne connaissent personne et ils ont l’orgueil de se présenter aux ressortissants guinéens tenant des kiosques et boutiques à la gare ici. Quand ils descendent ici, ils ne nous regardent même pas. Ils préfèrent traiter avec les ivoiriens qui finissent par les rouler dans la farine » fait-il savoir.
Parlant de la migration irrégulière, le jeune ressortissant de Labé a relevé que quand des boutiquiers dérobent l’argent de leurs employeurs, ils tentent de partir en Europe en passant par l’Algérie.
« Il arrive souvent qu’ils soient bloqués en Algérie, d’où ils ne peuvent plus continuer et ils ne peuvent plus revenir parce qu’ils savent qu’ils avaient volé l’argent de leurs patrons. Ils y restent alors dans la plus grande souffrance » a-t-il déploré.
Tirant les leçons des difficultés auxquelles il est régulièrement confrontées à Man, Amadou Baldé de Labé prodigue de sages conseils à ses frères guinéens qui n’ont pas encore quitter dans le but de tenter l’aventure.
« Ils ne doivent pas abandonner leurs activités professionnelles où ils gagnent leurs dépenses quotidiennes en Guinée pour tenter l’aventure. Ils ne doivent pas se laisser tromper par leurs amis à l’étranger qui lancent des photos sur les réseaux sociaux pour croire que la vie est facile ailleurs » a-t-il conclu son entretien avec notre collaborateur.
Avec la collaboration de Mamadou Alpha Sow
