Kankan, 06 Juin (IBC) – La journée mondiale de l’Environnement célébrée hier, vendredi, 05 juin 2020, à travers le monde sous le thème la biodiversité a été marquée à Kankan, capitale de la région naturelle de la Haute Guinée par et la dégradation et la pollution du fleuve Milo, devenu dépotoir des ordures de la ville, rapporte un correspondant de votre quotidien en ligne InfosBruts.com dans la contrée.
La journée mondiale de l’Environnement célébrée hier, vendredi, 05 juin 2020, par l’humanité est passée inaperçue dans la ville de Kankan, capitale de la Région Naturelle de la Haute Guinée, où le fleuve Milo est menacée de disparition, sous l’effet de la pression des citoyens de la commune urbaine et des localités environnantes.
Il est devenu le nouveau dépotoir de la ville, des montagnes d’ordures y poussent comme des champignons. Des tas d’ordures jetés par des citoyens çà et là, des fours artisanaux pour la fabrication locale de briques, l’extraction incontrôlée du sable marquent d’une croix noire la journée mondiale de l’Environnement à Kankan.
Un citoyen rencontré à quelques mètres dudit fleuve, sous couvert de l’anonymat se remémore des années de gloires du fleuve Milo.
« Je suis ici depuis 16 ans. Mais avant quel qu’en soit le tarissement du fleuve, ça ne dépassait jamais ce niveau. Il y a des gens qui viennent pour simplement se laver, d’autres aussi viennent nuitamment pour jeter des ordures. Ils conduisent même des charrettes remplies d’ordures pour les déversées ici. C’est ça qui dégrade l’environnement. Les autorités doivent mettre en place une équipe de contrôle qui doit travailler matin et soir. Cette équipe doit veiller sur les lieux pour pouvoir interpeller ceux qui viennent jeter des ordures ici. Avant, l’eau du Milo était buvable, mais tel n’est plus le cas de nos jours » regrette notre interlocuteur.
Parmi tout ce beau monde qu’on retrouve donc le long de la berge allant du quartier Banakoroda au quartier Energie, il est si alarmant de voir des citoyens en tout état de cause, qui viennent munis des charrettes et poubelles pour y décharger toutes sortes d’ordures tandis que d’autres profitent même de l’occasion pour faire leurs besoins fécaux et urinaires.
L’ambiance est désagréable, même l’air qui est censé y être pur, est empesté par des odeurs nauséabondes à couper l’appétit à tous visiteurs.
Egalement, du côté de ses deux rives, cette rivière est actuellement prises d’assaut par des fabricants de briques artisanales envers lesquels, le chef de l’Etat, tant bien même conscient de la gravité de leur action sur l’environnement, n’a toujours pas honoré sa promesse de les doter de machine afin de les dispenser des fours qu’ils utilisent et qui ne laissent aucun répit aux berges.
Les extracteurs de sable eux, procèdent à leur exploitation en s’attaquant au lit de cette rivière. Chaque jour ils plongent en profondeur et à l’aide de récipients, ils ressortent toujours avec de grandes quantités de sable qu’ils stockent en bordure pour les camionneurs.
En foi de toutes ces réalités qui précèdent, selon des nombreuses personnes, le fleuve Milo qui était navigable jusqu’au Mali voisin, ne l’est plus. La pêche qui s’y pratiquait activement, a cessé faute de produits halieutiques.
Toutes nos tentatives de joindre les autorités en charge de la protection de l’Environnement ont échoué. Cependant, selon plusieurs observateurs, si rien n’est fait, le fleuve Milo risque de s’éteindre à petit feu. Au grand dam du chef de l’Etat, qui veut redémarrer le voyage à bateau, entre la Guinée et le Mali via le fleuve Milo.
IBC/06/06/2020 ANS/ISD