Labé, 21 Mai (IBC) – Les riverains du barrage de Touri, relevant de la commune rurale de Tountouroun, dans la préfecture de Labé ont provoqué un tarissement du cours d’eau par la transformation des berges du fleuve en briqueteries et champs agricoles sur des vastes étendues. Cette action néfaste de l’homme sur le périmètre du barrage compromet dangereusement la fourniture par la SEG de l’eau potable à la population de la commune urbaine de Labé, rapporte votre quotidien en ligne infosbruts.com basé en Moyenne Guinée.
Depuis quelques semaines, les citoyens de Labé sont confrontés à un problème d’eau potable. Le niveau du barrage de Touri qui alimente la ville en eau potable a nettement baissé. Une situation qui préoccupe la Société des Eaux de Guinée (SEG). Son directeur général adjoint, Thierno Mamadou Nassirou Diallo, chargé de l’exploitation et de la qualité est d’ailleurs en séjour de travail à Labé où il a mobilisé tous les acteurs concernés sur le terrain pour entreprendre des recherches des facteurs externes constituant une des causes réelles de la baisse du niveau de la retenue d’eau.
« Il y avait les responsables des délégations spéciales des communes urbaine de Labé et rurale de Tountouroun. Je rappelle que le barrage est dans la juridiction de la sous-préfecture de Tountouroun. J’ai fait également appel à l’inspection régionale de l’environnement, son directeur préfectoral et le cantonnement forestier pour qu’ensemble on se retrouve avec les populations riveraines. Je rappelle que Touri est entouré par des villages qui n’ont pas été démobilisés lors de la mise en place de ce barrage. Nous nous sommes retrouvés et je leur ai fait comprendre les difficultés que nous rencontrons et le risque que Labé courre si cette tendance de la baisse du niveau continuait, la ville pourrait se retrouver un jour sans eau. J’ai donc proposé qu’il ait un tour sur le terrain pour voir si éventuellement on pourrait trouver des facteurs externes qu’on peut appréhender et qui pourraient être l’une des causes de la baisse du niveau de la retenue. C’est ce que nous avons fait » a expliqué le DGA de la SEG.
A l’issu de cette visite de prospection, le constat alarmant est sans appel. Une forte pression des riverains sur les berges du cours d’eau transformés en briqueteries et champs agricoles sur des vastes étendues.
« A l’issu de la retrouvaille que nous avons effectuée sur le site, où il y avait pratiquement toutes les populations, les responsables des délégations spéciales des communes, les démembrements du Ministère de l’Environnement, représentés par l’Inspection régionale et la Direction préfectorale, nous avons le tour de ce site, surtout sur sa partie amont. Et le constat est sans appel. Personnellement, je comprends lorsque la station met le barrage au repos, pourquoi la recharge ne se fait pas. Et pourquoi, quand on procède à un pompage le niveau baisse. J’ai été hyper sidéré de trouver qu’il y a en amont, même dans le lit des affluents qui alimentent la recharge de cette retenue des exploitations agricoles, des cultures maraichères, des grands espaces étendus sur des hectares et des hectares qui envoient des motopompes pour pomper à foison et en longueur de journée. Qui prélèvent donc des milliers et des milliers de mètres cubes par jour. Très malheureusement, cette pratique est une pratique qui est interdite. Nous sommes sur un site qui a un bassin versant dont la superficie s’étend sur 62 ha délimités, connus, identifiés. Il y a des plaques signalétiques qui sont annoncées et affichées partout où les pratiques contraires à la bonne tenue du site sont annoncées. Mais, les populations font fi tout cela et vaquent à leurs affaires » regrette-t-il.
Interrogés sur la poursuite de ces activités qui sont formellement interdites, ces riverains ont donné des raisons que le directeur général adjoint de la SEG trouve infondées quand on compare l’utilité de ce barrage à l’apport que ces pratiques apportent à ces populations.
« Elles sont d’ordre extrêmement marginal. Ce sont des pratiques qui consistent en la coupe du bois pour alimenter les fours à briques. Je rappelle qu’il y a des fours à brique qui sont énormes dans la zone et ce sont des puits, des trous qui sont creusés sur les affluents qui alimentent le barrage pour retenir l’eau. Et l’eau ne parvient plus à couler. Elle est prélevée en permanence. Les cultures se font tous les jours et en toutes saisons. C’est vous dire donc c’est une forte agression de la population qui est sur la ressource » insiste-t-il.
Il ne doit pas être étonnant que dans un très proche avenir, si les pratiques là ne cessent pas que ce barrage ne puisse plus emmagasiner l’eau nécessaire pour couvrir la saison sèche.
« C’est une situation qui est extrêmement grave et qu’il faut complètement interrompre. Et l’autorité étant ce qu’elle est ; à tous les niveaux, les responsables, chacun à son niveau et en ce qui le concerne en fonction de ses prérogatives prendra les responsabilités qui s’imposent pour que cette situation-là soit éradiquer » a-t-il prévenu.
Sur le sujet, le directeur général adjoint de la SEG, Thierno Mamadou Nassurou Diallo, chargé de l’exploitation et de la qualité a particulièrement interpellé les services déconcentrés du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable mis face à leur responsabilité.
Il a mis l’occasion à profit pour rappeler que la SEG n’est pas un service de répression avant de promettre de rendre fidèlement compte de ce qu’il a constaté à Labé à son ministre de Tutelle, Aboubacar Camara, chef du département de l’Energie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures (MEHH).
Cette visite de travail du DGA de la SEG chargé de l’exploitation et de la qualité insuffle une nouvelle dynamique aux cadres de la direction régionale de la société à Labé et redonne grand espoir aux nombreux abonnés de la commune urbaine.
Idrissa Sampiring DIALLO
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