Labé, 05 Mai (IBC) – A l’occasion de la célébration, vendredi, de la journée internationale de la liberté de la presse, le directeur de la radio Djoma Labé, Alpha Oumar Diallo a non seulement regretté le manque de professionnalisme constaté en longueur de journées sur les ondes des médias locaux, mais aussi il a déploré le développement du journalisme vautours dans la région, surtout avec les correspondants de la presse en ligne, rapporte votre quotidien en ligne infosbruts.com basé en Moyenne Guinée.
Il est acquis que le 3 mai de chaque année est déclarée journée internationale de la liberté de la presse. On met souvent l’occasion à profit pour réfléchir entre professionnels des médias sur les questions de liberté de presse et surtout d’éthique professionnelle.
Invité alors à prendre la parole par votre quotidien en ligne infosbruts.com basé en Moyenne Guinée, le directeur de la radio Djoma Labé, Alpha Oumar Diallo a dressé un tableau de bord très sombre des réalités de la presse dans la région.
« Pour ce qui est du cas singulièrement de la Moyenne Guinée, de Labé, j’avoue je loue le courage des journalistes, des techniciens et des hommes de médias globalement. Je loue leur persévérance, leur résilience parce que ce n’est jamais évident. Mais, tant bien que mal on réussit à donner quelque chose de potable à notre public. De l’information, du divertissement. Et j’ai envie de dire même de l’éducation. On le fait avec les moyens du bord. Il n’y a pas assez de moyens. Le marché publicitaire est ce qu’il est. Avec tout ça, ça ne vous permet pas de vivre dignement. Mais, on réussit quand même à relever le défi. Je pense que c’est un grand courage, c’est un grand sacrifice et nous méritons d’être respecté, nous méritons d’être respecté, nous méritons d’ailleurs d’être soutenu. C’est le beau moment d’ailleurs d’inviter les annonceurs à comprendre notre situation et à venir davantage communiquer parce que ça va être un partenariat gagnant-gagnant. Surtout que les propositions ne soient pas aussi ‘’minables’’ » a-t-il rappelé.
Parlant du facteur négatif, Alpha Oumar Diallo a des grands regrets.
« Si j’ai loué globalement les efforts des hommes de médias dans notre région à travailler librement, à travailler de façon professionnelle, justement, ce professionnalisme-là manque un peu. Je ne dirais pas qu’il n’y a pas totalement. Il y en a. Mais, nous devons faire encore des efforts. Non seulement dans la manière de traiter l’information. D’abord, dans la manière de choisir nos sujets de reportage, dans la manière d’aller chercher ces informations, dans la manière de les traiter et de les rendre le produit final destiné à la consommation du public. Il y a des dérapages, des mauvais comportements sur le terrain existent. Des cris par-ci, des cris par-là pour des miettes existent. Ça me dérange à Labé. Quand je vois des jeunes courir derrière des organisateurs pour avoir de l’argent. Parfois, des organisateurs qui ne sont même pas de chez nous, ça me fait mal au cœur, parce que je me dis que, c’est vrai si on te donne prends, mais ne te mets pas à courir derrière quelqu’un pour qu’il te donne. Généralement, ce sont des petits montants qui sont aussi mal répartis par après. Je pense que cela ne nous honore pas. Nous devons changer d’attitude. Vous n’êtes pas obligé d’aller à une cérémonie, si vous savez que l’intéressé ne donne pas quelque chose. Vous n’êtes pas obligé d’y aller, si vous n’êtes pas invité. Surtout si l’activité en question n’est pas d’ordre informationnel. Si c’est de la communication, vous n’êtes pas invité, de grâce restez chez vous. Si vous décidé d’aller, vous décidé de couvrir pour diffuser, vous n’êtes pas invité, si l’organisateur vous donne quelque chose, tant mieux. Prenez ! N’importe où ça se passe, si on vous donne, prenez. Mais, s’il vous plait, traiter l’information de façon professionnelle. Et s’il ne donne pas, ne courez pas derrière l’organisateur. Vous n’êtes pas encore obligé d’aller. Nous devons donc être beaucoup plus professionnels, beaucoup plus responsables, si nous voulons être respecté dans ce que nous faisons, dans notre profession » a-t-il regretté.
Il a aussi évoqué le cas du besoin de formation : « on a besoin d’être formé, on a besoin d’être outillé, on a besoin de renforcer nos capacités professionnelles. Au quotidien, il y a des dérapages. Il n’y a qu’à écouter les radios et à lire les sites. La façon même de prendre sur le site internet et rendre à la radio. Le style n’est pas le même. Il faudra réécrire. Mais, on ne réécrit pas. C’est dommage. On ne donne pas la source, c’est dommage. Il faut donc revoir la façon de faire » a-t-il conclu son propos.
Idrissa Sampiring DIALLO
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