Labé, 05 Nov (IBC) – Deux ans de prison assortis de sursis simple et 25 millions de francs guinéens d’amende ont été requis par le Ministère Public contre Elhadj Mamadou Habib Sow, imam sunnite trimballé en justice par sa communauté pour abus de confiance, faux et usage de faux. Mais, le mis en cause plaide non coupable et se remet à la sagesse du Tribunal correctionnel de Labé, rapporte votre quotidien en ligne infosbruts.com basé en Moyenne Guinée.
La bataille judiciaire entre Elhadj Mamadou Habib Sow et la communauté sunnite de Fadi, relevant de la commune urbaine de Labé a pris près de 2 ans devant le Tribunal correctionnel de Labé.
Ce chef religieux pas comme les autres est poursuivi par sa communauté pour « abus de confiance », « faux et usage de faux ». Une affaire qui alimente la chronique dans Labé et ses environs.
Et le réquisitoire du procureur de la République Près le Tribunal de Première Instance (TPI) de Labé, Maurice Onivogui est très sévère contre le prévenu non détenu.
Le parquetier a rappelé que ce sont les citoyens de Fadi qui ont porté leur confiance en la personne de Mamadou Habib Sow qui a reçu des fonds à l’effet d’acheter un terrain et d’y construire une mosquée au nom de la communauté.
« Malheureusement, monsieur le président, on s’est rendu compte que l’objectif pour lequel Mamadou Habib Sow a été désigné, a été chargé, a été détourné en sa faveur. Il a détourné cet objectif pour lui seul au détriment de la communauté » a précisé le procureur de Labé.
Poursuivant son réquisitoire, le chef du parquet de Labé a indiqué que « les actes administratifs liés au foncier, à un moment donné, ont été falsifiés par les soins de Mamadou Habib Sow » a-t-il ajouté.
Constatant cet état de fait, la communauté a tenté dans un premier temps de régler l’affaire à l’amiable. Mais en vain ! Finalement, ils ont jugé utile de porter plainte contre lui pour ces deux infractions d’abus de confiance et de faux et usage de faux devant la Justice.
« Devant votre auguste Tribunal, monsieur le président, c’est un dossier qui a pris du temps. Il a nié à bloc. Il déclare n’avoir pas participé à la commission de ces infractions. Mais, monsieur le président, au vu des pièces versées au dossier de la procédure et les débats contradictoirement faits devant vous nous amène à dire que les faits reprochés à Mamadou Habib Sow sont constitutifs d’infractions et que ces infractions sont imputables à monsieur Mamadou Habib Sow. C’est pourquoi donc monsieur le président, nous vous demandons respectueusement qu’il vous plaise le déclarer coupables des faits « d’abus de confiance » et de « faux et usage de faux ». Pour la répression, en lui faisant application des articles 137, 428 et 585 du code pénal, vous le condamnerez, monsieur le président, à 2 ans d’emprisonnement assortis de sursis simple et à 25 millions de francs guinéens d’amende. Vous recevrez, monsieur le président, dans la même décision, les prétentions déjà dégagées par la partie civile dans sa note de plaidoirie et vous ferez droit. En le faisant, monsieur le président, vous aurez rendu service judiciaire. Je vous remercie » a-t-il insisté.
Il convient de signaler que dans ses prétentions, la partie civile ayant pour conseil Maître Alpha Amadou DS Bah, avocat à la Cour, réclame 50 millions de francs guinéens à titre de dommages et intérêts dans cette affaire.
C’est pourquoi, le réquisitoire du procureur de Labé donne une lueur d’espoir à la communauté sunnite de Fadi, un quartier de la commune urbaine.
Le mis en cause, Elhadj Mamadou Habib Sow, quant à lui, plaide non coupable et se remet à la sagesse du Tribunal correctionnel de Labé qui a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendu le 15 novembre 2023, prochain.
Idrissa Sampiring Diallo pour infosbruts.com
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