65 ans après le non de la Guinée à la France, l’auteur principal de cet acte qui a été le départ vers l’indépendance pour notre pays est toujours perçu différemment. Pour certains guinéens, il était un simple « sanguinaire ». D’autres, par contre, le prennent pour un « héros ».
Les premiers se justifient par les assassinats ciblés et sélectifs commis dans les années qui ont suivi le 02 octobre 1958. Ils citent régulièrement le camp boiro comme exemple. Cet endroit était à la fois une prison et un mouroir.
Les seconds, c’est-à-dire ceux qui sont convaincus de l’héroïsme de Sékou Touré, ont eux aussi leurs arguments. Il s’agit entre autres du courage à dire au général De Gaulle : « Nous préférons référait la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l’esclavage », de la victoire du non à la France au référendum du 28 Septembre 1958 et de la rigueur dans la gestion des biens de l’Etat.
A écouter ces deux versions, surtout quand on n’a vécu ni la période de lutte pour l’indépendance, ni celle qui a suivi cette même indépendance, on a du mal à savoir ce qu’il faut exactement retenir de Sékou Touré.
Mais ailleurs, quand on parle de Sékou Touré, il est vu comme un héros. C’est le cas à Bamako (Mali). Dans cette capitale ouest africaine, quand on dit qu’on vient de la Guinée, certains maliens posent directement cette question : « Guinée de Sékou Touré ?».
A Freetown, il peut y avoir des léonais qui ne savent même pas que la Guinée est actuellement dirigée par un homme qui s’appelle Mamadi Doumbouya. Mais dès qu’il s’agit de parler de l’histoire de la Guinée, ils commencent souvent par parler de la bravoure de Sékou Touré face à la France.
C’est le président guinéen le plus connu en dehors de la Guinée. Pas un seul pays dans le monde où on parle de Sékou Touré sans qu’on n’ait des répondants.
Quoi qu’il en soit, Sékou Touré a été au devant du combat pour la libération de la Guinée des mains de la France.
Par Oury Maci Bah, journaliste