Pita, 13 Avril (IBC) – Le Ministère Public représenté par le substitut du procureur Boubacar Sylla Bah à l’audience criminelle organisée par le Tribunal Première Instance (TPI) de Pita hier, mercredi, 12 avril 2023, a requis 6 ans de réclusion criminelle avec 5 ans de sûreté contre le jeune chauffeur Alpha Oumar Barry, domicilié à Bhoundou Kharfa, relevant de la commune rurale de Ley-Miro, dans la préfecture de Pita. Le prévenu est renvoyé devant le Tribunal criminel pour un cas de viol au préjudice de sa concubine, rapporte votre quotidien en ligne infosbruts.com basé en Moyenne Guinée.
Pour la petite histoire, une jeune dame s’est rendue chez son concubin, une nuit, à la demande de ce dernier. Mais, elle s’est opposée aux intentions de son copin de faire des rapports sexuels. Une bagarre a alors éclaté entre eux. Finalement, le jeune chauffeur a réussi à abuser de son partenaire.
C’est après ce rapport sexuel non consentant que la jeune dame est sortie alerter les voisins qui se sont rendue sur les lieux pour se saisir de l’affaire avant l’arrivée des autorités compétentes de la sécurité.
Interrogé à la barre, l’accusé a nié avoir violé sa copine. Mais, Alpha Oumar Barry a librement reconnu avoir déshabillé la dame pour satisfaire ses besoins biologiques.
« Ce n’est pas un viol. Elle était consentante. Mais, c’est moi qui l’ai déshabillé… » a-t-il expliqué.
Prenant la parole pour ses réquisitions, le représentant du Ministère Public, Boubacar Sylla Bah a estimé qu’après avoir subi cet acte sexuel, les faits d’avoir alerté le voisinage et appelé ses parents immédiatement à une heure tardive de la nuit sont largement suffisants pour montrer que la dame n’était pas consentante. C’est pourquoi, il a demandé au Tribunal criminel de retenir Alpha Oumar Barry dans les liens de la culpabilité. Pour l’action publique, il a requis 6 ans de réclusion criminelle avec une période de sûreté de 5 ans.
S’inscrivant dans la même logique, Idrissa Sampiring Diallo et Mohamed Mounir Keïta assurant la défense de l’accusé ont plaidé coupable. Mais, ils ont demandé la clémence du Tribunal en raison de certains éléments qui, selon eux, ont conduit Alpha Oumar Barry à commettre ce crime.
Car, à la lumière des débats, il est clairement établi que la jeune dame a quitté librement le domicile de ses parents, aux environs de 22 heures, pour répondre à l’invitation de son partenaire extraconjugal qui attendait cette visite depuis pratiquement 3 mois.
« Ce déplacement nocturne non forcé signifie que la jeune dame était sans doute disposée à entretenir une relation sexuelle avec son partenaire qui porte ce rêve depuis plusieurs semaines. Elle s’est rétractée à la dernière minute à cause d’un élément inattendu qui est intervenu entretemps. Elle a découvert dans le téléphone de son amant les photos d’une autre dame. Ce qui a provoqué en elle une crise de jalousie. Et comme vous le savez, monsieur le président, honorables assesseurs, il n’est pas donné à n’importe quel jeune garçon la capacité de se retenir quand l’envie vient au moment où il a une copine venue lui rendre visite dans sa chambre à coucher. Il est vrai qu’il ne devait pas faire ce qu’il a fait. C’est pourquoi, nous plaidons coupables. Mais, nous demandons la clémence du Tribunal et des circonstances atténuantes pour le jeune Alpha Oumar Barry en raison de ces éléments non négligeables : elle n’a pas été agressé dans la rue, elle a quitté le domicile de ses parents aux environs de 22 heures pour se rendre dans la chambre de son amant située à des dizaines de kilomètres de son point de départ. Vous savez aussi mieux que nous que la prison est faite pour rééduquer les délinquants et Alpha Oumar Barry a déjà fait près de 2 ans en prison. Ce qui n’est pas petit pour frapper sa conscience et l’amener à faire amende honorable. Nous avons donc fort espoir que vous lui donnerez une seconde chance, car pour nous c’est un délinquant primaire, parce que son casier judiciaire ne nous montre pas qu’il est récidiviste. En le faisant, monsieur le président, honorables assesseurs vous aurez rendu une bonne justice » a plaidé Idrissa Sampiring Diallo, renforcé dans cette plaidoirie par l’intervention de Mohamed Mounir Keïta qui lui aussi a insisté sur cette histoire de photos venue remettre en cause ce qui était déjà acquis avec la plaignante.
Fait important : la plaignante n’a pas comparu à l’audience du jour. Mais, sa lettre de désistement a été transmise au parquet par sa famille.
Le dossier a été mis en délibéré pour décision être rendue ce jeudi, 13 avril 2023.
Depuis Pita, Kawu Seydi pour infosbruts.com