Labé, 28 Déc (IBC) – Le nombre élevés de cas de violences basées sur le genre constituent une préoccupation majeure dans la Région Administrative (RA) de Labé où les services chargés de la protection de la femme et de l’enfance ont enregistré, en 2020, 63 cas de viols, 97 tentatives de mariages précoces et 84 autres cas de maltraitances, a appris votre quotidien en ligne infosbruts.com de sources officielles.
Selon le directeur de cabinet du gouvernorat de Labé, Ouremba Traoré, les autorités de la Région Administrative (RA) de Labé sont régulièrement saisies de cas de violences faites aux femmes et aux enfants.
« Il ne se passe pas une semaine sans que nous soyons informés des violences basées sur le genre, notamment sur des femmes soit par des hommes majeurs qui n’ont pas moins de 80 vingt ans, 70 ans, 65 ans surtout contre des jeunes filles ou des bébés même de 3, de 6, de 8 mois, de 10 mois ou de 12 mois. C’est extraordinaire et c’est inexplicable » a-t-il regretté.
Malgré les efforts déployés par le gouvernement guinéen et ses partenaires techniques et financiers, les services chargés de la protection de la femme et de l’enfant restent confrontés à des considérations socioculturelles.
« C’est la religion qui fait que quand par exemple il y a des cas de viols, ils étouffent. Ils refusent de venir vers la loi pour dire qu’ils ne veulent pas salir le nom de la victime ou bien salir la fille pour ne pas qu’elle ne trouve pas un mari » a expliqué l’inspectrice régionale de l’Action Sociale, de la Promotion Féminine et de l’Enfance, madame Barry Fatoumata Diakité.
A cette difficulté, notre interlocutrice ajoute un appel pressant à l’appareil judiciaire guinéen : « nous souhaiterions aussi que la justice accepte de condamner ces coupables. Si nous nous battons jusqu’à ce que nous arrivons à mettre la main sur l’accusé que la justice accepte de respecter les procédures judiciaires » a-t-elle plaidé.
Il convient de signaler que l’efficacité de la lutte contre les violences faites aux femmes passe aussi par l’existence d’un cadre juridique adéquat et favorable à l’éradication du fléau. C’est dans ce cadre que la ministre de l’Action Sociale, de la Promotion Féminine et de l’Enfance a plaidé, en novembre 2019, pour l’élaboration et l’adoption d’une loi spécifique contre les violences basées sur le genre en Guinée. C’était à l’occasion de la cérémonie de lancement des 16 jours d’activisme à Conakry sur la lutte contre le viol.
IBC/28/12/2020 ISD