N’zérékoré, 11 Août (IBC) – Dans la matinée de ce mardi, 11 août 2020, des femmes ont envahi le domicile privé du patriarche de Nzérékoré au quartier Bellevue pour, disent-elles, demander la libération de leurs époux et fils, en détention à la maison centrale de Kankan en lien avec les évènements tragiques survenus en marge du double scrutin du mois de mars 2020 qui ont couté la vie à environ une trentaine de personnes dans la capitale forestière, rapporte un correspondant de votre quotidien en ligne InfosBruts.com en Guinée Forestière.
Plusieurs femmes et leurs enfants, torses nues, se sont donnés rendez-vous chez le patriarche de N’zérékoré, Molou Holomo Hazaly Zogbélémou, ce mardi, 11 août 2020, pour briser le silence face à ce problème qui ne fait ni chaud ni froid aux autorités du pays, en vue de solliciter son implication personnelle pour la libération de leurs maris et fils détenus à Kankan. Elles comptent y rester jusqu’à la satisfaction de leur revendication.
A en croire Widoh Loua, elle a dépensé plus de 10.000.000GNF pour la libération de son époux en vain. C’est pourquoi elle est venue demander au patriarche, Molou Holomo Hazaly Zogbélémou son implication personnelle pour la libération de leurs maris et fils détenus à Kankan.
« Depuis qu’ils ont été interpellés, nous n’avons plus d’aides. Nous avons trop souffert. Et nous continuons de souffrir comme si nous n’avions pas de mari. C’est pour cela qu’on est là pour voir notre patriarche en vue qu’il plaide auprès des autorités du pays en faveur de la libération de nos maris et nos enfants qui croupissent jusqu’ici en prison à Kankan. Moi, personnellement, j’ai dépensé du début jusqu’à nos jours 10.000.000 de francs guinéens, mais en vain. Nous avons rencontré des personnes pour nous aider, il n’y a toujours pas eu de suite favorable. C’est pour cette raison là que nous avons décidé de rencontrer le patriarche à son tour pour qu’il nous appuie. Nous n’avons plus rien. Même le mangé ça nous manque. C’est pourquoi, nous sommes couchées ici à terre jusqu’à la libération de nos maris, sans quoi nous ne savons plus à quel sein nous vouer», a-t-elle confié.
Hélène Loua, une autre mère d’un des détenus, lance un appel au chef de l’Etat, le professeur Alpha Condé.
« Franchement parlant, plus rien ne va pas à la maison. Mon fils qui est en détention, sa femme était en état de famille avancé. Elle a récemment suivi une intervention churigicale. Et Il n’a personne à côté d’elle pour les petits besoins. Le président de la République n’a qu’à nous aider à libérer nos enfants. Voyez-vous ces pauvres vieilles femmes. Chez moi, par exemple, je nourris dix (10) personnes à nourrir. Et mon époux est décédé. Je n’ai personne pour m’aider pour la dépense. Nous demandons vraiment pardon au président de la République de libérer nos maris et nos enfants. Il est un père de famille. Qu’il pense aux autres pères de famille qui sont emprisonnés. Nous passons tout le temps avec la faim, et cela contribue à nous maigrir », s’est-elle lamenté.
Alors que la justice tarde à situer ces détenus sur leurs sorts, les voies s’élèvent dans la région pour demander la libération de ceux-ci en vue d’une paix durable recherchée. Pour rappel, la semaine dernière, les jeunes leaders de Nzérékoré et la Coordination Nationale des Unions Forestières avaient demandé la libération de leurs frères incarcérés depuis plus de 4 mois à Kankan, dans la savane guinéenne.
IBC/11/08/2020 LTD/ISD 622 269 551 & 622 252 611