Conakry, 15 nov. (Infosbruts.com) – Il y a des conférences de presse qui ressemblent à des démonstrations de force. Celle d’Amadou Thierno Diallo, lui, ressemblait plutôt à une répétition générale… sans troupe.

Le candidat indépendant soutenu par l’UDG et le mouvement Synthèse avait convoqué la presse pour dénoncer l’injustice dont, selon lui, il a été victime après l’irrecevabilité de sa candidature. Sur le papier, l’idée était bonne : faire du bruit, montrer la détermination, rappeler qu’il existe. Dans la salle, l’idée s’est transformée en performance artistique involontaire : un homme, des micros, et une armée de chaises vides qui semblaient méditer sur leur propre sort.
Aucun cadre du parti. Aucun responsable du mouvement Synthèse. Pas même un militant débordé venu poser un regard compatissant. On aurait dit que tout le monde avait reçu le même message… sauf le candidat.
Le plus fascinant dans cette scène n’est pas l’absence des autres. C’est l’absence de ceux dont c’était précisément le métier d’être présents : l’équipe de communication. Ces braves gens, qui sont censés prévoir, organiser, remplir la salle, mettre en scène le chef, vérifier que les chaises aient au moins la décence d’être occupées. Bref, faire le minimum syndical.
Là, le minimum n’a pas été atteint. Ni le syndical, ni même l’amical.
On pourrait croire à un sabotage interne, un coup monté, une panne générale de téléphones. Mais non : c’est juste la vieille maladie de certains mouvements politiques sans expérience. Ils confondent la communication avec l’annonce, la mobilisation avec le vœu pieux, l’organisation avec la bonne volonté.
Le résultat ? Une conférence de presse qui ressemblait surtout à un rappel : pour diriger un pays, il faut déjà réussir à diriger une salle.
Pourquoi les cadres de l’UDG étaient-ils absents ? On ne sait pas. Pourquoi les responsables de Synthèse n’ont-ils pas daigné accompagner leur champion ? Mystère. Peut-être avaient-ils une réunion urgente sur la stratégie à adopter pour… ne pas être vus. Peut-être ont-ils simplement choisi de regarder la conférence sur Facebook comme tout le monde.
On ne devrait pas se moquer, mais l’image était trop parlante pour être ignorée. Un candidat qui réclame justice, entouré d’un décor qui réclame… des occupants. Une sortie médiatique censée prouver sa force, mais qui a surtout révélé la faiblesse de son organisation.
L’ironie, c’est que dans toute cette affaire, Amadou Thierno Diallo n’a pas manqué de voix. Il a manqué de présence. La sienne était là. Celle des autres, elle, s’est volatilisée.
En politique, la solitude peut être un choix. Ce jour-là, elle ressemblait surtout à un abandon.
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