Sénégal, 12 nov. (Infosbruts.com) – Il y’a des alliances qui dépassent les individus et deviennent, par la force de l’histoire, le symbole d’un tournant irréversible. Le tandem Bassirou Diomaye Faye, Ousmane Sonko appartient à cette catégorie rare de binômes qui ne relèvent plus simplement de la politique, mais de la destinée collective. Leur union, née dans la douleur et la prison, a porté l’espérance d’un peuple et d’un continent las des tutelles invisibles. Elle est devenue, qu’on le veuille ou non, un laboratoire de la souveraineté africaine au XXIᵉ siècle.
Or, depuis quelques semaines, des signaux inquiétants se multiplient. Certains, tapis dans les ombres des chancelleries et des officines néocoloniales, se frottent les mains à l’idée d’un éventuel désaccord entre le président et son Premier ministre. Il n’en faut pas plus pour que la machine à rumeurs se mette en branle, alimentée par des relais médiatiques souvent complices, qui s’empressent d’habiller chaque nuance politique du manteau du « clash ». Cette stratégie n’est pas nouvelle. Elle fut utilisée contre Lumumba et Kasa-Vubu, contre Sankara et Compaoré, contre Nkrumah et ses propres collaborateurs : semer la division pour mieux briser la promesse d’émancipation.
Le Sénégal de 2025 n’échappe pas à cette vieille mécanique. Ce que Diomaye et Sonko incarnent dépasse la simple gestion du pouvoir : c’est une refondation symbolique de la souveraineté. Leur discours sur la justice, la dignité nationale, la reconquête économique et la réappropriation des ressources nationales touche à l’essence même de ce que les puissances impératrices refusent de voir émerger, une Afrique libre, consciente de ses intérêts et solidaire dans son destin.
Il serait naïf de croire que ces forces obscures resteront spectatrices. Elles ont toujours su manipuler les ego, exciter les ambitions, financer les divisions internes pour tuer dans l’œuf toute dynamique de rupture. Ce fut le cas du Ghana post-Nkrumah, du Congo post-Lumumba, de la Haute-Volta post-Sankara. A chaque fois, les mêmes scénarios : flatter un camp, isoler l’autre, intoxiquer les opinions, instrumentaliser les crises internes sous couvert de « réalisme politique ».
Face à cela, le tandem Diomaye–Sonko n’a pas le droit de se désunir. Leur pacte ne leur appartient plus. Il appartient à cette jeunesse africaine qui voit en eux la preuve tangible qu’il est encore possible de conquérir le pouvoir sans renier sa dignité, ni vendre son pays aux enchères de la coopération intéressée. L’histoire ne leur demande pas d’être parfaits ; elle leur demande de rester unis, lucides et fidèles à la promesse de souveraineté qu’ils ont faite au peuple sénégalais et, par ricochet, à l’Afrique tout entière.
Les différends internes, les rivalités de position, les querelles d’appareil doivent être dépassés. La Coalition Diomaye Président ne peut devenir un champ de manœuvres pour ambitions individuelles ou calculs externes. Elle doit être l’outil politique d’une vision historique : celle d’un État sénégalais libéré des réflexes de dépendance, maître de ses ressources, et solidaire avec les autres nations africaines dans la construction d’un nouvel ordre de coopération horizontale.
L’Afrique observe. Elle sait que si ce tandem échoue, ce n’est pas seulement une expérience politique qui s’éteindra, mais l’un des derniers grands récits de souveraineté encore crédibles sur le continent. C’est pourquoi les attaques contre Diomaye et Sonko ne sont pas des faits divers, mais des batailles dans une guerre idéologique plus large : celle de la reconquête du pouvoir africain par les Africains.
Rester ensemble, malgré les divergences, c’est donc un devoir historique. Se séparer, ce serait offrir à l’adversaire ce qu’il n’a jamais cessé de chercher : le triomphe du doute, la victoire du soupçon, et la mort symbolique de l’espérance panafricaine.
L’heure n’est pas aux hésitations. Elle est à la vigilance, à la maturité et à la fidélité. Car en vérité, ce tandem n’est pas une simple alliance politique : c’est une promesse faite à l’Afrique. Et les promesses de souveraineté ne se trahissent pas, elles se tiennent, coûte que coûte.
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