Labé, 10 nov. (Infosbruts.com) – Il ne s’agit pas ici de donner des leçons. Encore moins de juger. C’est simplement un constat, que beaucoup d’entre nous, journalistes de Labé, peuvent reconnaître sans détour.
Aujourd’hui, près de 90 % de notre travail consiste à couvrir des activités institutionnelles, à produire des publireportages ou à relayer des communications officielles. Moi y compris. Nous passons plus de temps à « vendre des espaces médiatiques » qu’à enquêter, vérifier, fouiller, ou même simplement raconter la vie de nos concitoyens dans toute sa complexité.
Ce glissement, lent mais profond, a transformé notre métier. Le journaliste, jadis témoin et vigie, devient de plus en plus prestataire de services. Nous travaillons à la demande, souvent dans l’urgence, rarement avec les moyens d’une véritable enquête. La course à la survie économique et la précarité des rédactions locales expliquent sans doute une grande partie de cette dérive.
Mais il serait trop facile de tout imputer au manque de moyens. C’est aussi notre conception du métier qu’il faut interroger. Où est passée la curiosité ? L’audace ? La volonté de comprendre et de faire comprendre ?
A Labé comme ailleurs, le moment est peut-être venu de réconcilier le journalisme avec sa mission première : informer, éclairer, interroger. Redonner du sens à nos micros, à nos plumes, à nos caméras.
Ce n’est pas un reproche. C’est un appel lucide et collectif, à retrouver ce qui faisait la noblesse de ce métier : chercher la vérité, même quand elle dérange.
Contacts : (+224) 622 25 26 11 & 623 73 92 81















