Guinée, 11 août (Infosbruts.com) – En Guinée, le terme “forces vives” a longtemps désigné ceux qui prétendaient incarner la voix du peuple. Mais à l’heure de la Transition, il est temps de rétablir une vérité : les véritables forces vives sont celles qui protègent la paix, accompagnent le changement et agissent avec lucidité, pas celles qui veulent replonger le pays dans les travers d’hier.
Les mots ont parfois été dévoyés. En Guinée, l’expression “forces vives” a été usée jusqu’à la corde, souvent par ceux qui l’invoquaient pour légitimer des agendas personnels. Aujourd’hui, dans un contexte de transition historique, il faut redonner à ce terme son vrai sens.
Être une force vive, ce n’est pas hurler plus fort que les autres dans la rue ou bloquer un processus démocratique. Ce n’est pas non plus agiter la peur pour garder l’emprise sur une population fatiguée des mêmes refrains politiques.
Être une force vive, c’est avoir un cap : préserver la quiétude sociale, défendre l’intérêt national, et accompagner la refondation avec pragmatisme et réalisme.
Car oui, soutenir un référendum, qu’on y soit favorable ou non sur le fond, c’est reconnaître que l’expression populaire est l’outil suprême de la démocratie. S’y opposer par principe, c’est nier au peuple le droit de décider. Et ceux qui s’y opposent farouchement aujourd’hui sont souvent les mêmes qui, hier, ont laissé la Guinée s’enliser dans l’immobilisme ou le chaos.
Ces nostalgiques d’un passé récent, où la Guinée “était à la ramasse” par leur faute, ne sont pas mus par l’amour du pays, mais par le regret de privilèges perdus. Ils refusent le changement, non pas parce qu’il serait mauvais, mais parce qu’il dérange leurs habitudes, parfois pas très catholiques, pour ne pas dire carrément contraires à l’éthique républicaine.
Pendant ce temps, la Guinée avance. Les véritables forces vives sont ces citoyens, ces organisations, ces leaders qui, sans tapage ni posture, travaillent à consolider la paix, renforcer les institutions et bâtir un avenir durable. Elles savent que la Transition n’est pas une fin en soi, mais une étape pour construire un État stable, capable de résister aux crises politiques cycliques qui nous ont trop longtemps minés.
Le Général Mamady Doumbouya a ouvert une porte : celle d’une nouvelle ère où l’on peut débattre, voter, et décider ensemble. Les véritables forces vives ne s’épuisent pas à cogner contre cette porte, elles la franchissent pour contribuer à l’ouvrage commun.
L’Histoire retiendra qui aura choisi de construire et qui aura choisi de saboter. La Guinée n’a plus le luxe de nourrir les rancunes des perdants d’hier. Elle a besoin des bâtisseurs de demain.
Chérif Sampiring Diallo Éditorialiste InfosBruts.com
« Une plume au service de la Guinée »