Guinée, 10 août (Infosbruts.com) – En démocratie, la loi n’est pas une option : elle est la règle du jeu. Et dans cette partie, nul, pas même un ancien Premier ministre, ne peut s’accorder un passe-droit. En Guinée, le droit de vote est un acquis démocratique majeur, mais ce droit implique une formalité essentielle : l’immatriculation consulaire. Ce n’est ni un privilège ni une contrainte arbitraire, mais un principe universel de rattachement administratif et électoral.
L’immatriculation consulaire : un standard universel
Un ressortissant vivant à l’étranger doit obligatoirement être immatriculé auprès du consulat de Guinée compétent pour faire reconnaître sa résidence. Cette immatriculation, matérialisée par la carte consulaire, est la seule preuve officielle permettant de voter depuis l’étranger. Sans carte consulaire, un Guinéen ne peut figurer sur aucune liste électorale consulaire.
Le cas précis de Cellou Dalein Diallo
Cellou Dalein vit au Sénégal. Il dépend donc exclusivement du consulat guinéen à Dakar pour toutes ses démarches, y compris l’inscription sur une liste électorale. Tenter de se faire recenser en Côte d’Ivoire est hors de toute compétence légale, car seul le consulat de Dakar est juridiquement habilité à le faire pour lui.
La seule alternative légale
La loi guinéenne et les pratiques électorales internationales offrent une option à tout citoyen de la diaspora : se rendre physiquement en Guinée pour s’inscrire sur la liste électorale avant la clôture des opérations de recensement.
Cellou Dalein pouvait donc revenir à Conakry ou dans sa ville d’origine pour se faire inscrire, mais il a choisi de ne pas le faire.
Un choix vraiment innocent ?
Dès lors, une question s’impose : ce refus d’emprunter la voie légale était-il un simple oubli… ou une stratégie calculée ? Car nul ne peut prétendre que Cellou Dalein ignore les règles qu’il a, lui-même, appliquées et défendues lorsqu’il était aux affaires.
En choisissant une démarche vouée à l’échec, cherchait-il à se placer, encore une fois, dans sa posture favorite, celle de la victime d’un système qu’il sait pourtant parfaitement contourner…ou provoquer une situation tendue en Guinée ? Si tel est le cas, le calcul est clair : créer un incident pour servir un récit politique.
Une application fidèlement démocratique
Le refus de son inscription en Côte d’Ivoire n’est ni une sanction politique ni une manœuvre. C’est l’application stricte d’un principe universel : on vote là où l’on est immatriculé, ou on revient en Guinée pour s’inscrire.
Faire exception pour une personnalité politique reviendrait à rompre l’égalité devant la loi, ouvrant la voie à la double inscription et à la fraude.
Ce n’est donc pas la loi qui a écarté Cellou Dalein du processus électoral, c’est son choix de s’en tenir en marge qui l’a éloigné des urnes.
Chérif Sampiring Diallo Éditorialiste Infosbruts.com
« La voix de la loi, l’écho de la vérité. »