Guinée, 7 août (Infosbruts.com) – Il y a des colères nobles, nées de l’injustice. Et il y a des colères fabriquées, nées d’un profond malentendu… ou d’un besoin urgent d’exister. La sortie virulente d’Alpha Issagha Diallo relève clairement de la seconde catégorie.
Il accuse, il dénonce, il exécute. Tout cela au nom d’une tribune prétendument “censurée” par InfosBruts. Ce qu’il oublie de dire, ou feint d’ignorer, c’est que sa réponse ne nous a jamais été adressée formellement.
Elle n’a pas été envoyée à notre rédaction. Elle ne nous a pas été transmise avec une demande claire de publication. Elle a simplement circulé, en commentaire, via Aliou Kona, comme un brouillon en quête de relais. Faut-il vraiment rappeler qu’un média ne publie pas ce qu’il n’a pas reçu, et encore moins ce qu’on découvre en flânant dans des captures d’écran ?
Nous n’avons donc pas censuré. Nous n’avons pas refusé. Nous n’avons tout simplement jamais été saisis.
Le tribunal de l’égo n’est pas une rédaction
Plutôt que de reconnaître cette réalité simple, Alpha Issagha a préféré l’enflure du verbe : nous voilà transformés en “technique”, en “instrument”, en “agence de duplicité”. Que d’énergie gaspillée à habiller de rhétorique une erreur de procédure.
Mais ce que trahit ce long texte au vitriol, ce n’est pas seulement une frustration personnelle mal canalisée. C’est une conception profondément biaisée de ce que doit être un média.
Un média, Alpha, ce n’est pas un mégaphone automatique pour tous ceux qui se sentent visés. Ce n’est pas une caisse de résonance pour les slogans de fidélité. Ce n’est pas non plus un confessionnal politique déguisé en tribune.
Un média, c’est un espace exigeant, pluraliste, structuré. Où les réponses se publient quand elles sont envoyées, et non quand elles sont présumées visibles dans les commentaires d’un ami.
Quand la loyauté devient masque, et l’agression méthode
Alpha Issagha Diallo aime parler de fidélité. Il la brandit comme une médaille. Il s’enrobe dans une loyauté revendiquée à Cellou Dalein Diallo, jusqu’à se dire “impitoyable talibé”. Très bien. Mais depuis quand la fidélité dispense-t-elle de la rigueur ? Depuis quand la loyauté autorise-t-elle les attaques gratuites, les amalgames faciles, les procès d’intention ?
Dans son texte, il s’arroge le droit d’interroger la cohérence d’autrui tout en fuyant la sienne. Il parle de constance, mais fuit le débat réel. Il dénonce la duplicité, mais emploie lui-même toutes les armes du soupçon et de l’intimidation : procès publics, attaques personnelles, disqualification morale.
Qu’il assume ses positions, c’est son droit. Mais qu’il cesse d’inventer des complots éditoriaux pour masquer une simple erreur d’envoi.
La vérité n’a pas besoin d’effets spéciaux
Sa tribune, nous l’avons lue. Calmement. Objectivement. Et nous aurions pu la publier, si elle nous avait été adressée de manière convenable, comme toute contribution digne de ce nom.
Mais il faut croire qu’il était plus commode, pour lui, de jouer la victime d’un “système” qu’il ne comprend pas, que de respecter les formes les plus élémentaires du débat.
Et surtout, ce texte, tout en se prétendant droit de réponse, n’est qu’un long règlement de comptes maquillé en analyse. Peu d’arguments, beaucoup de colère. Peu de faits, beaucoup d’effets. Et au fond, très peu de choses sur le sujet réel : le contenu de la chronique d’Idrissa Sampiring Diallo. On cherche la réponse, on ne trouve qu’un déballage.
Ce que nous ne sommes pas. Et ce que nous resterons.
InfosBruts n’est pas un outil de revanche. Nous ne sommes ni une “technique”, ni une “agence d’opinion”, ni un couloir secret de tractations politiques.
Nous sommes un média, libre, imparfait peut-être, mais debout. Et surtout, cohérent dans sa ligne, dans ses publications, dans ses principes.
Nous publions des critiques. Nous acceptons la contradiction. Et nous avons prouvé, plus d’une fois, que nous ne reculons pas devant les sujets qui dérangent.
Ce que nous ne faisons pas, c’est céder à la pression, au bruit, à la menace symbolique.
Si Alpha Issagha Diallo souhaite que sa tribune soit publiée, qu’il l’envoie, clairement, professionnellement, respectueusement.
Elle sera lue, examinée, et jugée selon les mêmes critères que tous les autres textes.
Mais qu’il ne transforme pas une omission en scandale. Et qu’il sache que les hurlements d’égo ne remplacent ni la vérité, ni le sérieux.
Chérif Sampiring Diallo
Chroniqueur du réel, pas des rancunes
Ni talibé, ni tribun : juste libre.