Guinée, 25 juillet (Infosbruts.com) – Le projet de nouvelle Constitution guinéenne, rendu public début juillet, marque un tournant historique. Ce texte, composé de 199 articles, dépasse le simple cadre juridique pour s’imposer comme un pacte social nouveau, taillé sur mesure pour sortir le pays de décennies de crise, de coups d’État et de régressions institutionnelles.

Une stabilité assumée : 7 ans pour bâtir durablement
Face aux échecs successifs des cycles politiques courts, le choix d’un mandat présidentiel de sept ans, renouvelable une fois, affirme une volonté claire : permettre à un exécutif légitimé de mener des réformes profondes, tout en bloquant l’accès au pouvoir à vie. Cette configuration équilibre continuité et limitation, dans un pays où chaque transition inachevée devient une promesse trahie.
Un Parlement inclusif, ancré dans la réalité guinéenne
L’instauration d’un Parlement bicaméral avec un Sénat partiellement nommé par le président n’est pas un recul démocratique. C’est une avancée pragmatique. Ce système permettra l’émergence de personnalités issues des régions, de la société civile et de la diaspora, sans qu’elles soient bloquées par les mécanismes électoraux traditionnels. C’est la reconnaissance que l’expertise et la légitimité sociale ne passent pas toujours par les urnes.

Le service civique, socle d’une citoyenneté engagée
À travers l’instauration d’un service civique ou militaire obligatoire à 18 ans, le projet entend créer une jeunesse structurée, unie autour des valeurs de solidarité nationale. Cette disposition, loin de militariser la société, incarne une ambition civique : former des citoyens actifs, utiles et patriotes.
Langues nationales : vers une décolonisation culturelle
La reconnaissance des langues nationales comme langues officielles, aux côtés du français, est un pas historique vers la réappropriation de l’identité guinéenne. Cela ouvre la voie à une éducation plus inclusive, à une justice plus compréhensible pour les populations, et à une administration enracinée dans la diversité linguistique du pays.

Un État social affirmé
Gratuité de l’enseignement jusqu’à 17 ans, accès universel à la santé, quota de 30 % pour les femmes dans les postes électifs : ce texte n’est pas qu’un instrument juridique, c’est une vision sociale. Il engage l’État à devenir le garant actif des droits fondamentaux, et non un simple observateur.
La justice au cœur du pacte républicain
Avec la création d’une Cour spéciale de justice de la République, le projet envoie un signal fort : nul n’est au-dessus de la loi. Cette Cour aura pour mission de juger les crimes graves commis par les dirigeants, marquant la fin de l’impunité d’État.
Une opportunité historique à saisir
Ce projet de Constitution n’est pas parfait — aucun texte ne l’est. Mais il constitue l’offre institutionnelle la plus cohérente, équilibrée et ambitieuse jamais proposée au peuple guinéen depuis l’indépendance. Il mérite non seulement d’être soutenu, mais d’être porté avec fierté comme l’acte fondateur d’une nouvelle République, fondée sur la justice, la stabilité, l’identité et l’équité.
Le 21 septembre 2025, dire OUI, c’est refuser le chaos du passé pour embrasser une République de responsabilité et d’espérance.