Conakry, 7 août (InfosBruts.com) – Il fallait bien qu’il jubile. Alpha Issagha Diallo, désormais « ministre plénipotentiaire du sarcasme », s’accorde une standing ovation dans sa propre salle vide. Il nous gratifie d’un texte où l’arrogance le dispute à la mauvaise foi, et où la posture tient lieu d’argument.
Oui, M. Diallo, votre tribune a été publiée. Non, pas par panique. Mais par principe. Et si ce principe vous échappe, c’est que vous confondez encore une fois espace de débat et tribune d’auto-célébration.
Le vrai malaise est dans votre miroir, pas chez nous
Vous parlez de « malaise » dans notre rédaction. En réalité, le seul malaise palpable, c’est le vôtre : celui d’un homme qui ne supporte pas d’être contredit, qui se rêve en martyr éditorial, mais qui vacille dès qu’on le met face à ses incohérences.
Votre texte n’est pas une réponse. C’est une performance. Un exercice d’égocentrisme littéraire où vous cumulez tous les rôles : victime, justicier, prophète… et bourreau, bien sûr. Vous recyclez les mêmes accusations, duplicité, panique, contrôle, avec l’assurance d’un illusionniste qui pense encore maîtriser les ficelles d’un spectacle que tout le monde a déjà vu.
Non, publier ne veut pas dire s’incliner
Vous écrivez : « Ils ont publié, mais ils n’ont pas digéré. »
Et vous avez raison. On ne « digère » pas un texte creux. On le lit, on le confronte, on le démonte. C’est ce que nous avons fait. Et c’est précisément ce que vous ne supportez pas : qu’on vous réponde.
Vous semblez croire que publier votre tribune engage notre approbation. Faux. Cela engage notre engagement pour le débat. Ce que vous, vous trahissez aussitôt en utilisant cette liberté d’expression pour vous ériger en seul détenteur de la vérité.
L’histoire retiendra surtout la mise en scène
Vous dites écrire « pour l’histoire ». Mais l’histoire retiendra surtout l’excès, la grandiloquence, l’insulte maquillée en ironie, l’incapacité chronique à débattre sans invectiver.
Vous parlez de théâtre, soit. Mais dans votre pièce, les personnages sont unidimensionnels : vous en héros solitaire, Infosbruts.com en méchant collectif, et le public en spectateur supposément acquis à votre cause.
Vous semblez oublier que le public lit, réfléchit, juge, et déjoue les artifices.
Non, M. Diallo, vous n’êtes pas censuré. Vous êtes contredit.
C’est cela qui vous dérange. Vous ne supportez pas d’être remis en question. Et vous confondez l’existence d’un contradicteur avec une attaque personnelle. Vous n’êtes pas censuré : vous êtes lu, examiné, critiqué.
C’est cela, la démocratie. C’est cela, le journalisme libre.
Mais il est vrai qu’à force de ne parler qu’à vous-même, vous finissez par croire que toute objection est une offense, et toute nuance, une trahison.
Vous avez écrit. Nous avons publié. Et maintenant, nous répondons.
Parce que c’est cela, le débat. Parce que nous croyons en la confrontation des idées, même face à ceux qui n’en veulent qu’une seule : la leur.
Infosbruts.com ne vous doit ni silence, ni soumission. Mais vous, vous devez à la vérité un peu moins de théâtre, un peu plus de lucidité.
Et si, comme vous le dites, « la duplicité finit par s’enrouer », alors il est peut-être temps que vous écoutiez votre propre voix.
Chérif Sampiring Diallo Éditorialiste,
Pourfendeur de l’imposture rhétorique et des plumes nombrilistes.
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