Guinée, 4 août (Infosbruts.com) – Il fut un temps, pas si lointain mais déjà empreint de nostalgie pour certains, où les petits politiciens guinéens voguaient à bord de leur frêle embarcation idéologique. Ils naviguaient à vue, la boussole réglée sur le dogme du « avec nous ou contre nous », refusant toute nuance, toute complexité. Le débat politique se résumait à un duel binaire : blanc ou noir, chaud ou froid, loyal ou traître.

Puis vint le 5 septembre 2021. Mamadi Doumbouya est entré dans l’histoire, un genou posé dans la République, un pied dans les certitudes d’une classe politique déboussolée. Et soudain… silence. Les plus bruyants se sont tus. Les plus rusés ont paniqué. Les plus calculateurs ont perdu le nord. Adieu les postures convenues, bienvenue dans une zone grise où rien ne ressemble à ce que l’on connaissait.
Depuis, les stratèges de salon tournent en rond, à la recherche d’un manuel introuvable. La transition actuelle, ils ne la comprennent pas, car elle n’entre dans aucun de leurs schémas. Pendant qu’ils s’agitent à vide, d’autres avancent. En silence. En efficacité.
Cellou Baldé : l’homme qui a choisi de nager plutôt que de sombrer
Parmi les rares à avoir lu correctement les signaux de cette nouvelle ère, un nom émerge avec sobriété : Cellou Baldé. Jadis étiqueté « opposant pur et dur », on ne l’attendait pas là. Et pourtant, il est là. Ministre de la Jeunesse. En poste. Au travail.

Loin du tumulte, il a su changer de cap sans trahir ses convictions. Il n’a pas marchandé son entrée au gouvernement. Il n’a pas crié, pas cédé au chantage. Il a simplement compris que dans une mer agitée, il vaut mieux nager vers la rive que d’attendre un sauvetage imaginaire. Ce n’est pas une capitulation. C’est une évolution. Une mue responsable.
Et aujourd’hui, il tend la main à une jeunesse trop longtemps utilisée comme carburant pour des ambitions étrangères. Il construit, là où d’autres détruisent. Il agit, là où d’autres commentent.
Pendant ce temps, sur le radeau des illusions…
Les autres ? Ils restent figés dans leurs vieux réflexes : « Nous dénonçons », « Nous refusons », « Nous exigeons »… Comme s’ils jouaient encore une partie dont les règles ont changé. Ils hurlent dans le vent, publient des vidéos tremblotantes, espérant que le jeu reprenne sur leur ancien terrain. Mais ce terrain a été redessiné. Et il ne leur appartient plus.
Le capitaine a changé. Le cap aussi. Mamadi Doumbouya ne gouverne pas avec des effets d’annonce. Il agit. Il ne cherche ni les applaudissements ni les polémiques. Il avance avec une vision claire : faire de cette transition un moment de vérité, pas une revanche ni une récompense.
Désormais, il y a deux types d’acteurs : ceux qui s’abritent de la pluie… et ceux qui construisent l’abri. Ceux qui parlent de la jeunesse… et ceux qui travaillent pour elle. Ceux qui se plaignent du brouillard… et ceux qui avancent malgré lui.
Cellou Baldé, lui, n’a pas attendu que le vent tourne. Il a compris qu’on ne fait pas de politique en 2025 avec des méthodes de 2010. Il a accepté le défi. Pendant que d’autres cherchent encore la boussole qu’ils ont eux-mêmes brisée.
Fin de partie. Place aux bâtisseurs.
La République est en mouvement. Et elle n’attend plus personne. Les petits navigateurs peuvent continuer à crier depuis leur canot. Le navire, lui, a déjà levé l’ancre.
Chérif Sampiring Diallo / Infosbruts.com
« À plume levée, boussole en main. »