Labé, 10 Nov. (InfosBruts.com) – Le fonctionnement du Conseil de quartier de Tata 1 suscite depuis peu des interrogations au sein de certains de ses membres. Plusieurs conseillers, rencontrés de manière anonyme par Infosbruts.com, ont exprimé des réserves sur la gestion du président du conseil, M. Malick Kerel, qu’ils jugent trop centralisée et peu ouverte.
Selon leurs témoignages, la plupart des décisions seraient prises sans concertation, et les réunions du conseil ne se tiendraient plus régulièrement. « Tout tourne autour de lui », confie un membre. « Nous ne sommes ni informés des activités, ni associés aux initiatives. Même les actions de développement local se font rares. »
Ces interlocuteurs ont également déploré le fait que M. Kerel ait été « imposé » à la tête du conseil. S’il figurait sur la liste de candidature, il n’était, selon eux, qu’une personne ressource et non leur choix comme tête de liste. « Avant son élection, il n’était pas très connu dans le quartier », note un autre conseiller, rappelant qu’il participait rarement aux cérémonies communautaires.
La réponse du président Malick Kerel
Joint par la rédaction pour vérification, le président du Conseil de quartier, M. Malick Kerel, a rejeté en bloc ces accusations, qualifiant les informations de « totalement fausses ».
« Le conseil est pleinement au courant de toutes les activités », a-t-il assuré au téléphone. Il précise que les réunions se tiennent « une fois par mois » et invite d’ailleurs Infosbruts.com à consulter les procès-verbaux disponibles au bureau du quartier.
Sur la gestion financière, M. Kerel affirme qu’« aucune dépense n’est effectuée sans que le bureau ne soit informé ». A titre d’exemple, il cite le remboursement d’une dette de 6 300 000 GNF, héritée de l’ancienne équipe, effectué « en présence des deux bureaux, ancien et actuel ».
Il évoque également un appui de 9 millions de francs guinéens pour achever la construction d’une salle de classe initiée par le secteur de Boleya. « Nous avons même avancé plus de deux millions pour les portes et fenêtres », précise-t-il.
Sur la gestion des fonds du cimetière de Tata 1
Concernant le dossier du dédommagement lié à l’élargissement de la route Labé–Mali, qui touche le cimetière du quartier, le président du conseil apporte des clarifications.
« Une commission a été mise en place pour gérer les 131 millions GNF prévus à cet effet. Elle comprend l’ancien chef de quartier, un représentant de l’imam, deux chefs de secteur, un représentant de la délégation spéciale et moi-même », explique M. Kerel, avant de souligner que « cet argent n’appartient à personne, il revient entièrement au quartier ».
Il précise par ailleurs que M. Elhadj Hamid, souvent cité comme son proche collaborateur, « est avant tout un sage du quartier », et qu’il participe aux travaux dans le cadre de cette commission.
Un appel à plus de transparence et de communication
En conclusion, M. Malick Kerel invite les membres du conseil et la population à « poser toutes les questions nécessaires » et promet de « fournir les informations à qui de droit ».
Reste à savoir si cette ouverture annoncée permettra d’apaiser les inquiétudes et de redynamiser l’action du Conseil de quartier de Tata 1, qui demeure une structure essentielle de la vie communautaire locale.
Chérif Sampiring Diallo pour infosBruts.com
« Le récit des faits, l’écho du terrain. »















