Conakry, 10 nov. (Infosbruts.com) – Légende vivante de la musique guinéenne, Sékou Bembeya Diabaté, alias “Diamond Fingers”, s’apprête à tourner la page d’une carrière musicale exceptionnelle. L’annonce a été faite lors d’un point de presse animé à Conakry par les responsables de l’Orchestre Bembeya Jazz International, en présence de plusieurs figures emblématiques du patrimoine culturel national.
Cette rencontre avec les médias avait pour objectif de lancer officiellement les activités de célébration de la fin de carrière du célèbre guitariste, compositeur et chanteur, dont le talent a fait rayonner la Guinée bien au-delà des frontières africaines.
“J’ai tout donné pour le Bembeya”
Devant la presse, Sékou “Diamond Fingers” Bembeya Diabaté a livré un témoignage empreint d’émotion et de reconnaissance.
« J’ai tout donné pour le Bembeya, mais demain, quand je ne serai pas là, on dira toujours que j’en pouvais de meilleur. Dieu m’a donné la chance d’être compositeur, arrangeur, guitariste et chanteur. Je veux aujourd’hui faire autre chose, un plus. On dira qu’en dehors du Bembeya, il a fait ça aussi », a déclaré l’artiste.
Considéré comme l’un des pionniers de la musique moderne guinéenne, Sékou Bembeya a marqué plusieurs générations par son style unique, mélangeant virtuosité, sensibilité et attachement aux rythmes traditionnels du terroir.
“Diamond Fingers” : un surnom né à Lagos en 1977
Le surnom de “Diamond Fingers” — les “doigts de diamant” — lui a été attribué au Nigeria en 1977, lors d’un festival à Lagos, comme l’a rappelé l’ancien animateur culturel Justin Morel Junior.
« J’étais à Lagos quand Franco Luambo Makiadi devait jouer avec l’Orchestre National du Congo, et Sékou, lui, devait représenter la Guinée avec le Syli Orchestre. Son jeu de guitare était si éclatant, si puissant, qu’on l’a surnommé Diamond Fingers. On disait : cet homme a des doigts en diamant », a-t-il raconté.
Une double dédicace d’albums attendue en 2026
L’événement prévu pour début 2026 sera marqué par une double dédicace d’albums, une première du genre dans l’histoire musicale guinéenne.
Le premier album, intitulé “Mangué”, rend hommage au père de l’indépendance guinéenne, Ahmed Sékou Touré, premier président de la République de Guinée.
Le second, “Merci au Général”, est dédié à Mamadi Doumbouya, actuel président de la République et “bâtisseur de la Guinée nouvelle”, selon les organisateurs.
Cette œuvre est également inédite par son concept : un double album, l’un chanté, l’autre 100 % instrumental.
« C’est la première fois qu’un artiste guinéen réalise un double album avec un disque entièrement guitare. Vous y entendrez des mélodies authentiques qui reflètent la richesse culturelle de notre pays », ont expliqué les responsables du Bembeya Jazz.
Un appel à la solidarité
Les organisateurs ont profité de la rencontre pour lancer un appel aux autorités et aux mécènes de la culture guinéenne, afin de soutenir ces icônes vivantes.
« Nous demandons aux bonnes volontés d’aider à trouver deux toits pour Sékou Bembeya Diabaté et Sékou Le Gros, deux figures majeures du Bembeya Jazz International », ont-ils plaidé.
Cette célébration s’annonce donc comme un moment historique pour la culture guinéenne, marquant la reconnaissance d’un artiste qui a consacré plus d’un demi-siècle à la promotion du patrimoine musical du pays.
Par Idrissa Sampiring Diallo pour Infosbruts.com















