
Karakani, Mandiana, 30 juin 2025 (Infosbruts.com) – Les habitants du district de Karakani, relevant de la sous-préfecture de Kieran, dans la préfecture de Mandiana, vivent une situation particulièrement difficile en cette période d’hivernage. En cause, l’arrêt des travaux de réhabilitation d’un tronçon essentiel reliant Karakani à Kondjanakoura.

Les populations pointent du doigt l’intervention d’une entreprise chinoise, qu’ils accusent d’avoir interrompu les travaux initiés par une société locale, pourtant engagée dans la construction du pont sans aucune condition préalable.

Mory Koulibaly, président de la jeunesse de Karakani, revient sur les circonstances de cet arrêt : « une société basée à Kondjanakoura avait accepté de réhabiliter la route jusqu’à Karakani. Les autorités locales et les sages avaient même signé un document d’accord. Mais après le début des travaux, les Chinois installés dans notre zone ont filmé et signalé que le chantier empiétait leur territoire. C’est ce qui a tout bloqué. Aujourd’hui, nous sommes abandonnés. Une société veut nous offrir une route, une autre vient tout arrêter. On se sent oubliés. Cette route relie Conakry à Bamako. Nous lançons un appel solennel au président de la République, le Général Mamadi Doumbouya, pour qu’il intervienne. »

Boukary 1 Koulibaly, membre du bureau du district, soutient la même demande : « la population mise beaucoup sur cette route. Nous demandons au gouvernement de faire tout ce qui est en son pouvoir pour relancer les travaux. »

Même son de cloche chez Moussa Bayo, autre membre actif du mouvement local de jeunesse : « c’est seulement 1 kilomètre. Pourquoi stopper ce projet qui allait nous soulager ? Nous demandons au gouvernement de convaincre les Chinois de laisser continuer les travaux. »

Toumadjan Koulibaly, représentant des sages du district, souligne que cette route représente un enjeu de survie : « la société qui avait commencé les travaux l’a fait de façon volontaire, sans rien demander. Ce pont est crucial pour relier les villages. L’an dernier, une personne a perdu la vie ici. Il a fallu trois jours pour retrouver son corps. »

Les conducteurs et passagers sont eux aussi épuisés par l’état impraticable de la route. Vieux Kémo, chauffeur, témoigne : « entre Karakani et Kondjanakoura, ce ne sont que des fondrières. En saison des pluies, c’est un vrai calvaire. »

Aïcha Keita, habitante de la localité, confirme : « il n’y a pas de route ici. Dès qu’on sort de chez soi, c’est la galère. Nous lançons un appel au président Mamadi Doumbouya pour qu’il nous vienne en aide. »

Mory, un autre chauffeur, abonde dans le même sens : « le problème ici, c’est cette route. On est fatigués. Que le gouvernement fasse quelque chose pour nous. »

Enfin, Aboubacar Sidiki Keita insiste sur la nécessité d’intervenir en urgence : « pendant l’hivernage, cette route est inutilisable. Il faut agir rapidement, surtout pour le pont. Cela nous rendrait un grand service. »

En attendant une réponse des autorités, les populations de Karakani restent dans l’incertitude, entre espoir d’une reprise rapide des travaux et crainte d’un isolement prolongé.

De Kankan, Abdoulaye Kallo pour Infosbruts.com
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