Guinée, 5 juin (Infosbruts.com) – À quelques jours de la fête de Tabaski, les prix des moutons atteignent des sommets jugés injustifiés, notamment en Moyenne-Guinée. De nombreux citoyens dénoncent une situation qui, selon eux, traduit un laisser-aller préoccupant des autorités face à la spéculation effrénée sur le marché du bétail.

« Franchement, le prix des moutons en Guinée devient incontrôlable. En Moyenne-Guinée, un seul mouton peut coûter jusqu’à 4 millions de francs guinéens — c’est beaucoup trop ! Le 25 mai, j’ai acheté une chèvre dans un village soussou entre Dubréka et Tanènè pour seulement 500 000 GNF. Alors comment peut-on expliquer qu’un mouton coûte presque huit fois plus ? Ça n’a aucun sens », s’indigne un citoyen résidant à Conakry. Il appelle même à un boycott citoyen de ces « prix abusifs », dénonçant l’inaction de l’État face à cette flambée.

Ce cri de colère est partagé par d’autres voix, comme celle de Yassine Diallo, qui pointe du doigt les « commerçants de circonstance », accusés de faire flamber les prix sans scrupule. « Sincèrement, l’absence de l’État sur les marchés explique en partie cette situation. Des individus ont pris l’habitude de profiter des périodes sensibles, comme la Tabaski, pour s’enrichir illégalement sur le dos de leurs compatriotes. Et ce sont souvent des gens qui ne sont ni éleveurs ni agriculteurs. Leur activité, c’est la spéculation pure et simple : acheter le bétail à vil prix chez les éleveurs et revenir provoquer la flambée des prix dans les parcs à bétail », déplore-t-il.
Cette année encore, les marchés à bétail de Conakry, Labé, Mamou, ou encore Kankan affichent des prix difficilement accessibles pour de nombreuses familles. Si certaines parties du pays, notamment en Basse-Côte, proposent encore des prix modérés, les écarts sont tels qu’ils provoquent l’indignation des consommateurs guinéens.

Dans ce contexte, les appels se multiplient en faveur d’une régulation effective du marché par les pouvoirs publics. De nombreuses voix demandent la mise en place de mécanismes de contrôle des prix et de soutien aux véritables éleveurs, afin de protéger les consommateurs contre les dérives spéculatives.
En attendant, les familles à revenus modestes craignent de ne pouvoir se procurer un mouton pour cette fête religieuse majeure, accentuant ainsi les inégalités sociales et le mécontentement populaire.
Par la rédaction d’Infosbruts.com













