Labé, 14 mai (IBC) – Face à un afflux massif de demandes, le service communal de l’état-civil de Labé a décidé de suspendre temporairement la réception de nouveaux dossiers pour l’établissement d’extraits de naissance biométriques jusqu’au 12 juin 2025. Cette décision intervient alors que la date butoir officielle du Recensement Administratif à Vocation d’État-Civil (RAVEC) reste fixée au 30 mai 2025.

Amadou Oury Barry, Chef service état-civil commune urbaine Labé
Le responsable dudit service, M. Oury Barry, a confié à Infosbruts.com que son équipe, composée de seulement 10 agents, travaille dans des conditions extrêmement éprouvantes : « nous avons actuellement 6000 dossiers non traités. Chaque dossier passe par six étapes, avec une durée moyenne de traitement de 20 minutes. Or, nous ne disposons que de quatre machines. C’est pourquoi nous avons suspendu provisoirement les dépôts afin de rattraper le retard accumulé. »
Outre la biométrie, l’équipe du service de l’état-civil de Labé est également mobilisée sur les deux autres programmes en parallèle : le RAVEC et l’état-civil classique, ce qui alourdit davantage la charge de travail.
Labé est devenu un centre régional de référence pour l’établissement des actes de naissance, desservant de nombreuses préfectures environnantes : Lélouma, Mali, Tougué, Koubia, Pita et Dalaba.
« Tout le monde converge vers Labé, car ici, le service est réputé fonctionnel en continu », indique M. Barry.
Pour faire face à cette pression croissante, un citoyen de Labé, sous couvert d’anonymat, propose des pistes de solutions : « il est indispensable de recruter, à titre temporaire, des juristes pour renforcer les équipes, notamment en raison du manque criard de magistrats et d’agents d’état-civil. Par ailleurs, équiper toutes les communes rurales et urbaines en kits informatiques pour l’impression locale des extraits de naissance devient une nécessité urgente. »
La suspension temporaire à Labé illustre les difficultés structurelles auxquelles est confronté le processus de recensement administratif en Guinée, à l’heure où la biométrisation des documents d’état-civil est présentée comme un levier de modernisation de la gouvernance.
Idrissa Sampiring DIALLO pour Infosbruts.com