Mamou, 13 mai (IBC) – Lancé depuis quatre semaines sur l’ensemble du territoire, le recensement biométrique de la population guinéenne, piloté par le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, connaît d’importants ralentissements à Mamou, une ville carrefour. Malgré la motivation des citoyens, plusieurs obstacles freinent la bonne marche de l’opération.

Au cœur des difficultés, l’absence de pièces d’état civil telles que les extraits de naissance, jugements supplétifs ou encore registres de transcription. A cela s’ajoute le manque de personnel qualifié pour assister les populations dans la constitution des dossiers.

Thierno Bah, président de la coordination des chefs de quartiers de la commune urbaine de Mamou
« Les gens sont engagés, mais ne disposent pas de documents. Le gouvernement avait promis de nous envoyer des enseignants dans chaque quartiers pour nous aider, mais à ce jour, personne n’est venu. Nous sommes obligés de faire le travail nous-mêmes », déplore Thierno Bah, président de la coordination des chefs de quartiers de la commune urbaine de Mamou.
Le constat est partagé par Oury Sow, coordinateur régional de l’Union Citoyens pour l’Émergence de la Guinée (UCEG), qui souligne des dysfonctionnements dans la gestion des ressources et des retards au niveau des communes et tribunaux.

Oury Sow, coordinateur régional de l’Union Citoyens pour l’Émergence de la Guinée (UCEG)
« Nous avons interpellé les autorités locales pour qu’elles accélèrent le traitement des jugements et transcriptions, car ces lenteurs impactent fortement le déroulement du recensement », affirme-t-il.

Abdoul Karim Sow, coordinateur régional de la Maison des Association et ONG
De son côté, Abdoul Karim Sow, coordinateur régional de la Maison des Association et ONG, alerte sur l’absence de kits de recensement dans certaines localités de la région, ce qui compromet l’enrôlement d’une grande partie de la population dans le délai imparti.
Face à cet engouement populaire et à ces difficultés techniques et logistiques, la demande de prolongation du délai initial de 45 jours est largement soutenue par les acteurs locaux.
« Même les 50 % de la population ne sont pas encore recensés. Il y a encore des secteurs non couverts et ceux déjà visités continuent d’enregistrer des foules », insiste Thierno Bah.
Ce recensement met aussi en lumière une faible culture de l’état civil parmi les citoyens, une réalité préoccupante pour l’accès aux services publics essentiels.
Depuis Mamou, Mamadou Alpha Soryah Diallo pour Infosbruts.com