Lélouma le 4 août (Infosbruts.com) – A Lélouma, le grand marché du samedi reste le principal rendez-vous des commerçants et des ménages. Mais derrière cette animation hebdomadaire, la réalité est tout autre : le marché est presque vide le reste de la semaine, et les difficultés s’accumulent.

Un marché désert six jours sur sept
En dehors du samedi, difficile de trouver des clients dans le marché central. « Toute la semaine, c’est le vide total. Les gens viennent acheter leurs condiments le samedi pour toute la semaine. Après, plus rien », confie une vendeuse de produits alimentaires.
Les commerçants locaux peinent à écouler leurs marchandises. Certains affirment qu’ils envisagent même de réduire leurs stocks à cause du manque de clients.
Le marché déborde sur la route
Le jour du marché, c’est un autre problème. Faute d’espace, les vendeurs venus de Labé et d’autres localités préfèrent s’installer sur la route principale. Résultat : circulation bloquée, désordre total.
« Le marché se transporte littéralement sur la route. Ceux qui ont des stands à l’intérieur n’arrivent même pas à vendre », explique un commerçant.
Des recettes communales limitées
Du côté de la mairie, la situation financière n’est pas plus brillante. Le président de la délégation spéciale parle de recettes très faibles et de percepteurs mal rémunérés.
« Nous devons les payer au SMIG, mais imaginez un percepteur qui ne rapporte que 500 000 GNF. Après la clé de répartition, 40 % pour le fonctionnement et 60 % pour l’investissement, il ne reste presque rien », déplore-t-il.
Malgré tout, les commerçants s’acquittent de leurs obligations. « Ils paient sans problème les droits de marché hebdomadaire et les loyers des stands ou kiosques », précise le responsable communal.
Infrastructures vétustes et manque d’investisseurs
La plupart des boutiques, hangars et magasins du marché sont vétustes. Les installations datent de plusieurs années et ne répondent plus aux besoins actuels.
Un jeune activiste de la société civile résume le problème :
« Lélouma est une grande commune, mais pas une grande ville d’affaires. Il n’y a pas d’étrangers qui vivent ici, sauf les fonctionnaires. Une ville sans investisseurs venus d’ailleurs ne peut pas se développer rapidement. »
Les fils du terroir interpellés
Le même activiste déplore aussi l’absence d’investissement local.
« Nos parents qui s’enrichissent ailleurs ne reviennent jamais investir ici. Pourtant, c’est à nous de développer Lélouma. Si nous ne le faisons pas, personne ne le fera. »
En attendant mieux, le marché hebdomadaire du samedi reste le seul poumon économique de Lélouma. Mais tant que la commune ne trouvera pas un moyen d’attirer des investisseurs et de moderniser ses infrastructures, le commerce local continuera de tourner au ralenti.
Chérif Sampiring Diallo pour infosBruts.com
« Le récit des faits, l’écho du terrain. »