Conakry, 13 août (Infosbruts.com) – La récente déclaration du Comité National des Jeunes (CNJ) de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), faisant suite à la démission de leur Secrétaire général, Dr Ismaël Doukouré, soulève plusieurs interrogations tant sur le fond que sur la forme. Si le ton se veut respectueux et institutionnel, le document semble davantage motivé par des enjeux internes que par une simple volonté de reconnaissance.

Dans cette déclaration datée du 12 août 2025, le CNJ-UFDG prend acte de la démission de son ancien dirigeant, tout en louant son engagement depuis 2010. Une posture attendue dans le cadre d’un départ volontaire. Cependant, l’absence totale de contexte autour des raisons de cette démission suscite des interrogations. Pourquoi ce silence sur les causes ? Qu’est-ce qui a motivé ce départ soudain après 15 ans de service fidèle au sein du parti ?
Une loyauté affirmée, mais un malaise dissimulé ?
Le CNJ profite de cette annonce pour réaffirmer sa loyauté indéfectible envers les idéaux de l’UFDG et de son leader El Hadj Cellou Dalein Diallo. Cette insistance, bien qu’attendue dans le discours d’un organe interne, sonne presque comme une tentative de verrouiller toute critique ou lecture alternative de la démission. En politique, lorsqu’on insiste autant sur la fidélité et l’unité, cela peut être révélateur d’une tension latente ou d’une volonté de prévenir une éventuelle dissidence.
D’ailleurs, en appelant les militants à « rester mobilisés, unis et déterminés », le CNJ semble envoyer un message plus large : celui d’un parti en quête de cohésion dans un contexte politique incertain, où chaque départ pourrait affaiblir la dynamique interne.
Un silence révélateur sur la fracture générationnelle ?
La déclaration ne mentionne à aucun moment les enjeux liés au renouvellement des générations au sein du parti. Pourtant, le départ d’un cadre jeune de cette envergure aurait pu être l’occasion de réfléchir à la place réelle de la jeunesse dans les instances décisionnelles de l’UFDG. Cette omission est-elle un aveu de l’échec d’une réelle intégration des jeunes dans les sphères de pouvoir du parti ?
Si le CNJ se veut « l’avant-garde du combat politique », comme il le revendique dans sa conclusion, où sont les actes concrets qui traduisent cette ambition ? Et surtout, quelles garanties sont données aux jeunes cadres pour éviter que d’autres départs similaires ne surviennent ?
Sous des allures de communiqué de remerciements, la déclaration du CNJ-UFDG sur la démission du Dr Ismaël Doukouré laisse transparaître un malaise latent, dissimulé derrière des formules protocolaires. La fidélité affichée au leader historique, l’appel à l’unité et l’absence d’analyse sur les causes profondes de ce départ envoient un signal : le parti traverse sans doute une phase de réajustement politique que la jeunesse peine à assumer pleinement en interne.
En politique, le non-dit en dit souvent long. Et dans ce cas précis, le silence autour des raisons de la démission du Dr Doukouré pourrait bien faire plus de bruit que la déclaration elle-même.
Par Idrissa Sampiring Diallo pour Infosbruts.com













