Conakry, 5 août (Infosbruts.com) – Alors que les Web TV et autres plateformes numériques d’information se multiplient en Guinée, notamment après la fermeture de plusieurs médias traditionnels, la Haute Autorité de la Communication (HAC) hausse le ton. L’institution dirigée par Boubacar Yacine Diallo entend désormais soumettre ces médias émergents aux mêmes obligations que les chaînes classiques.

Dans un communiqué transmis à Infosbruts.com, la HAC annonce avoir tenu, ce mardi, une rencontre avec l’Union Nationale des Télévisions Web de Guinée, en présence du Syndicat des professionnels de la presse. Objectif : examiner les préoccupations soulevées par les promoteurs de Web TV, après l’interdiction qui leur a été faite de couvrir les manifestations publiques et les événements officiels.

La HAC justifie cette décision par le fait que la loi actuelle sur la liberté de la presse ne reconnaît pas encore l’existence de ces nouveaux médias. Lors des échanges, les représentants des Web TV ont défendu leur statut de journalistes, invoquant les droits conférés par la législation existante. Une position que la HAC a nuancée.

Le président de l’institution a rappelé que les Web TV, bien qu’opérant en ligne, sont soumises aux mêmes exigences légales que les télévisions classiques : immatriculation au registre du commerce, identification fiscale, et autorisation d’exercice délivrée par les autorités compétentes. Autrement dit, pas de reconnaissance sans régularisation.
À l’issue de la rencontre, la HAC a confirmé que les interdictions en vigueur restent maintenues. Elle a également averti que tout manquement à ces directives entraînera des sanctions.

En retour, les promoteurs de Web TV ont exprimé leur volonté de respecter ces mesures, tout en plaidant pour une révision de la loi sur la presse afin qu’elle prenne en compte les réalités du numérique et des nouveaux formats d’information.
Dans un paysage médiatique guinéen en pleine mutation, cette mise au point de la HAC vise à poser un cadre clair pour l’exercice du journalisme à l’ère digitale, tout en appelant les acteurs à se conformer aux règles du jeu.
Par Idrissa Sampiring Diallo pour Infosbruts.com