Dubréka, 15 nov. (Infosbruts.com) – La Guinée franchit un pas décisif dans la modernisation de son élevage. Le ministère de l’Élevage, avec l’appui technique de la FAO, a procédé au lancement officiel de la campagne pilote d’insémination artificielle animale. La cérémonie s’est tenue à la ferme Sawad de Kobian, dans la préfecture de Dubréka, en présence des autorités, partenaires techniques, agents vétérinaires et éleveurs.

Une initiative ambitieuse : 1 000 vaches concernées dans six préfectures
Cette phase pilote cible 1 000 vaches réparties dans six préfectures de la Basse Côte : Boké, Boffa, Coyah, Dubréka, Forécariah et Kindia. L’objectif est clair : améliorer la productivité du cheptel guinéen, renforcer la sécurité alimentaire et réduire progressivement la dépendance du pays vis-à-vis des importations de lait et de viande.
« La finalité de ce programme, c’est d’atteindre la sécurité alimentaire et nutritionnelle de notre pays, d’améliorer les revenus des éleveurs et d’impacter positivement le PIB dans le cadre du programme Simandou 2040 », a déclaré Félix Lamah, ministre de l’Élevage.

Félix Lamah, Ministre de l’Elevage
La FAO en première ligne
Le programme bénéficie de l’appui technique de la FAO, qui accompagne la Guinée dans la mise en place d’une filière performante fondée sur des techniques modernes de reproduction animale. 43 agents formés seront déployés pour pratiquer l’insémination artificielle sur le terrain.
« Les échanges ont porté sur la mise en place d’un centre national d’insémination artificielle afin de fournir des semences de qualité aux inséminateurs, ainsi que sur les questions liées à l’alimentation du bétail », a précisé Lionel Gbaguidi, représentant de la FAO en Guinée.

Lionel Gbaguidi, représentant de la FAO en Guinée.
Les éleveurs saluent l’initiative, mais expriment des préoccupations
Les éleveurs, fortement impliqués dans cette première phase, reconnaissent les avantages de la technique, tout en attirant l’attention des autorités sur plusieurs défis qui freinent encore l’essor de leur secteur.
« Nous demandons la lutte contre les maladies animales, l’octroi de domaines dédiés à l’élevage pour éviter les conflits, la création d’unités de fabrication d’aliments pour bétail et la formation continue en techniques de conduite d’élevage », a plaidé Aïssatou Walan Diallo, porte-parole des éleveurs.

Aïssatou Walan Diallo, porte-parole des éleveurs
Un pas décisif pour la transformation du secteur de l’élevage
Avec ce programme innovant, la Guinée amorce une transformation profonde de son élevage, longtemps confronté à de faibles rendements et à un accès limité à des reproducteurs de qualité.
La coopération renforcée entre le ministère de l’Élevage et la FAO ouvre la voie à : une amélioration génétique durable du cheptel, une meilleure compétitivité des produits locaux, et une augmentation des revenus des éleveurs.

Kadiatou Bah, DAF du Ministère de l’Elevage
Les prochains mois seront déterminants pour évaluer l’impact de cette phase pilote, appelée à s’étendre à l’ensemble du pays.
Par Idrissa Sampiring Diallo pour Infosbruts.com













