Dakar, 12 nov. (Infosbruts.com) — Nouvelle séquence dans les tensions politiques entre le PASTEF et les alliés de la coalition Diomaye Président. Dans une longue déclaration publiée ce mardi, Ameth Diallo, coordinateur national du parti Gox Yu Bees – Les Bâtisseurs, affirme vouloir “rétablir la vérité” sur la genèse et la structuration de la coalition qui a porté Bassirou Diomaye Faye au pouvoir en mars 2024.
“Je prends la parole par devoir de vérité et de transparence envers l’Histoire”, écrit Ameth Diallo, dénonçant des “contre-vérités” et une “tentative de manipulation” orchestrée, selon lui, par le parti d’Ousmane Sonko.
Une trahison politique selon Gox Yu Bees
L’ancien coordonnateur de la structuration de la coalition accuse le PASTEF d’avoir “trahi la coalition Diomaye Président” pour des raisons “de calculs politiciens”.
Selon lui, Ousmane Sonko et ses proches auraient délibérément bloqué le processus de réorganisation de la coalition après la victoire présidentielle.
“Le PASTEF, suivant la volonté de son leader, a empêché toute structuration collective, dans le but d’aller seul aux législatives et de priver le président de tout levier politique”, soutient M. Diallo.
Il évoque notamment une réunion décisive tenue le 6 avril 2024 au King Fahd Palace, quatre jours après l’investiture du président Faye, en présence d’Aïda Mbodji et d’Aminata Touré.
Selon lui, cette rencontre, présidée par Bassirou Diomaye Faye, avait validé le lancement d’un processus de refondation de la coalition, avec pour mission de “trouver un nouveau nom et une nouvelle organisation adaptée à la gouvernance”.
Des travaux bloqués par Ousmane Sonko
Ameth Diallo assure avoir piloté ces travaux sous la coordination d’Aïda Mbodji, présidente de la Conférence des Leaders, et d’Aminata Touré, superviseure générale.
Les documents — charte, règlement intérieur, structuration et commissions — auraient été finalisés dès mai 2024, avant d’être transmis à Ayib Daffé, secrétaire général du PASTEF, pour validation.
Mais selon le coordinateur de Gox Yu Bees, Ousmane Sonko aurait donné instruction de bloquer le dossier.
“L’objectif était clair : empêcher toute structuration collective et aller aux législatives avec le seul récépissé du PASTEF”, affirme-t-il.
En septembre 2024, à la veille du dépôt des listes, le Premier ministre aurait décidé unilatéralement que “seul le PASTEF irait aux élections législatives”, laissant le choix aux alliés de le suivre ou non.
“Face à cette mascarade politique, nous avons choisi la cohérence et la dignité”, déclare Ameth Diallo, expliquant que Gox Yu Bees avait alors déposé sa propre liste.
“Le PASTEF tente de réécrire l’histoire”
Dans son texte, Ameth Diallo s’en prend vivement au communiqué du PASTEF publié le 11 novembre 2025, qu’il qualifie de “mensonger, manipulateur et dangereux”.
Le document, selon lui, chercherait à “nier le rôle des alliés” et à “effacer la légitimité du président Bassirou Diomaye Faye à la tête de la coalition”.
“Dire que le président Faye n’était pas le président de la coalition est une aberration. Ousmane Sonko lui-même l’a présenté ainsi, le 6 avril 2024, devant témoins et caméras”, insiste-t-il.
Il interroge : “Si Bassirou Diomaye Faye n’était pas le président de la coalition, qui l’était donc ? Une coalition sans président n’existe pas.”
“Un révisionnisme dangereux”
Pour Ameth Diallo, cette attitude du PASTEF relève d’un “révisionnisme politique dangereux” visant à “effacer l’autorité du chef de l’État pour s’arroger, dans l’ombre, un pouvoir illégitime”. “Bloquer un processus collectif, puis s’en réclamer un an plus tard, c’est se moquer de la République”, déplore-t-il.
Le coordinateur de Gox Yu Bees invite tous les acteurs ayant pris part à la structuration de la coalition à témoigner publiquement, “sans peur ni calcul”, afin que “la vérité ne soit pas étouffée”. “Le mensonge peut courir un instant, mais la vérité finit toujours par arriver”, conclut Ameth Diallo.
La déclaration d’Ameth Diallo intervient dans un contexte de fortes tensions entre le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, autrefois alliés dans la conquête du pouvoir.
Depuis plusieurs mois, les désaccords autour de la gestion politique du pays et de la direction de la coalition présidentielle se multiplient, alimentant les spéculations sur une rupture politique imminente entre les deux hommes forts du pouvoir.
Par Idrissa Sampiring Diallo pour Infosbruts.com















