Lélouma, 6 Oct (Infosbruts.com) – A Balaya Centre, dans la commune rurale du même nom, préfecture de Lélouma, l’école primaire tient encore debout. Construite en 1975, elle compte six salles de classe et garde une structure solide. Mais faute d’entretien régulier, les murs commencent à souffrir du temps et de l’abandon.

Cette année, 218 élèves, dont 111 filles, y sont inscrits. Le directeur, Bah Thierno Mamadou, se bat pour maintenir l’école en activité dans des conditions difficiles. L’établissement manque d’enseignants. L’an dernier, ils n’étaient que six : deux titulaires, dont le directeur, et quatre contractuels communautaires. Un déséquilibre lourd de conséquences sur le fonctionnement normal de l’école.
Et la nouvelle année scolaire commence dans l’incertitude. Les enseignants communautaires doivent renouveler leurs contrats, une procédure souvent lente. « Il faut au moins une semaine avant qu’ils ne reprennent les cours », explique le directeur. En attendant, il faudra regrouper plusieurs niveaux dans les mêmes classes : « Nous allons faire des multigrades pour ne pas perdre de temps. »

Thierno Mamadou Bah, Directeur de l’école primaire de Balaya Centre
Autre problème, les manuels scolaires. L’État en fournit, mais en quantité insuffisante : un livre pour trois élèves en moyenne. « Cela rend le travail des enseignants plus compliqué », déplore Bah Thierno Mamadou.
Malgré tout, le directeur garde l’espoir de voir la promesse de gratuité de l’école publique se concrétiser sur le terrain, comme le prévoit la nouvelle Constitution. Il appelle les autorités à soutenir davantage les écoles rurales. « Pour rendre l’école vraiment gratuite, il faut des enseignants, des livres et des tables-bancs », insiste-t-il.
A Balaya Centre, la volonté d’apprendre ne manque pas. Ce qui manque, ce sont les moyens pour donner à cette école la chance qu’elle mérite.
Chérif Sampiring Diallo pour infosBruts.com
« Le récit des faits, l’écho du terrain. »