
Kankan, 29 septembre (Infosbruts.com) – À quelques jours de la rentrée scolaire fixée au 6 octobre sur toute l’étendue du territoire national, l’ambiance est morose au marché Dibida de Kankan. Entre rareté de la clientèle et hausse des prix, les vendeurs de fournitures scolaires comme les parents d’élèves expriment leurs difficultés.

Mohamed Diallo, vendeur
Dans ce grand centre commercial de la ville, habituellement animé à l’approche de la reprise des cours, les étals débordent de cahiers, sacs, bics et tenues scolaires… mais les clients se font rares. Une situation inhabituelle qui inquiète les commerçants.
Mohamed Diallo, vendeur de fournitures scolaires, tire la sonnette d’alarme : « Cette année, la clientèle est très faible. Depuis l’annonce officielle de la réouverture des classes, les parents ne viennent presque pas. Il ne reste que six jours avant la rentrée, mais on ne sent aucun engouement. Est-ce dû au manque d’argent ? Peut-être… Nous demandons aux autorités d’aider les parents à pouvoir scolariser leurs enfants. »

Sidiki Fofana, vendeur
Selon lui, malgré le maintien des prix par rapport à l’an dernier, les ventes peinent à décoller.
« Le prix des tenues est resté le même qu’en 2024, mais les clients d’aujourd’hui n’ont pas les mêmes moyens. Beaucoup passent ici les mains vides, juste pour se renseigner. »
Pourtant, Sidiki Fofana, un autre commerçant du marché Dibida, nuance la situation et affirme avoir fait des efforts pour attirer la clientèle :
« L’année dernière, nous vendions le mètre de tissu entre 20 000 et 25 000 GNF. Cette année, nous avons baissé à 17 000 ou 18 000 GNF pour faciliter les achats. Le marché est certes timide, mais on essaie d’adapter les prix. »

Aïcha Kaba, Cliente
Du côté des clients, le constat est sans appel : les prix restent hors de portée pour de nombreuses familles. Rencontrée devant une boutique, Aïcha Kaba, mère de trois enfants, confie son désarroi :
« Je suis venue pour acheter les sacs, les bics, les tenues… mais tout est trop cher. Nous lançons un appel au président Mamadi Doumbouya pour qu’il nous vienne en aide avant l’ouverture des classes. »

La question du coût élevé des fournitures scolaires en Guinée revient chaque année à la même période, aggravée par une conjoncture économique difficile. L’augmentation des prix des articles de base comme les cahiers, stylos et sacs pèse lourdement sur le budget des ménages, particulièrement dans les villes de l’intérieur.

Alors que la rentrée approche à grands pas, commerçants et parents espèrent un déclic de dernière minute : baisse des prix, aide gouvernementale ou mobilisation solidaire pour que chaque enfant puisse rejoindre l’école avec le strict nécessaire. Une rentrée réussie, c’est aussi un soutien concret aux familles.
Depuis Kankan, Abdoulaye Kallo pour Infosbruts.com
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