Conakry, 18 juillet (Infosbruts.com) – Chaque saison des pluies ramène son lot de drames à Kényen, un quartier de la capitale guinéenne. Située dans une zone à forte densité, la localité fait face à de graves inondations, conséquences directes de l’obstruction des caniveaux par des ordures ménagères et du ruissellement incontrôlé des eaux provenant de plusieurs autres quartiers.

Résultat : des pertes en vies humaines, des dégâts matériels considérables, et une population de plus en plus désabusée face à ce qui est désormais devenu un cycle tragique.
Des caniveaux devenus des dépotoirs à ciel ouvert
À Kényen, les caniveaux censés canaliser les eaux de pluie sont transformés en dépotoirs, bloquant ainsi tout écoulement normal. Dès les premières pluies, les rues deviennent impraticables, les habitations sont envahies, et les habitants se retrouvent souvent les pieds dans l’eau… voire plus.

Pire encore, des maisons continuent de pousser sur les lits des cours d’eau, malgré les nombreux avertissements des experts en urbanisme et les rappels à l’ordre des pouvoirs publics.
Une double responsabilité : citoyens et autorités
Si la responsabilité citoyenne est engagée — notamment à travers la gestion des déchets et la construction anarchique —, l’inaction des autorités ne passe pas inaperçue. Face à l’urgence environnementale, les structures publiques semblent dépassées, sinon absentes. Le constat est amer : aucune politique claire de drainage, de prévention ou de réinstallation des habitants des zones à risque ne semble être en cours.
Certains habitants dénoncent même un désengagement total des autorités, laissant la population livrée à elle-même. « Chaque année, on enterre des proches, on perd nos biens, mais personne ne vient nous aider. On nous demande juste de ne pas construire ici, mais sans aucune solution alternative », déplore un habitant du quartier.

Un appel à l’action urgente
Pour nombre d’observateurs, il est impératif que l’État reprenne la main. Cela passe par une campagne rigoureuse de dégagement des zones inondables, l’instauration de mesures coercitives contre la construction anarchique, mais aussi la mise en place de solutions durables pour la gestion des déchets urbains.
Sans une synergie entre les citoyens et les pouvoirs publics, les tragédies continueront de se répéter à chaque saison pluvieuse. Et Kényen, comme tant d’autres quartiers de Conakry, restera piégé entre improvisation urbaine et abandon politique.
Avec le stagiaire Abdoulaye Djibril Diallo pour Infosbruts.com