Labé, 1er mai 2025 (IBC) – L’Union Syndicale des Travailleurs de Guinée (USTG) a célébré, ce jeudi 1er mai 2025, la fête internationale du travail à Labé dans une atmosphère marquée par l’enthousiasme des syndiqués… mais aussi par l’absence notable des autorités administratives et locales.

Colonel Etienne Tounkara, Préfet de Labé
Ni la commune urbaine, ni la préfecture, ni même la région n’étaient représentées à la cérémonie organisée en plein cœur de la ville par les représentations régionales et préfectorales de l’USTG. Une situation qui a surpris plus d’un, à commencer par les organisateurs eux-mêmes.
« Nous ne comprenons pas pourquoi aucune autorité n’a daigné répondre à notre invitation. Nous avons pourtant envoyé les courriers dans les délais. Certaines personnalités nous avaient même assuré de leur présence. Mais malheureusement, aucune d’entre elles n’est venue ni ne s’est fait représenter », a regretté Mamadou Niama Baldé, secrétaire général de l’Union Régionale des Travailleurs de Labé.

Thierno Ibrahima Diallo, Président de la Délégation Spéciale de la Commune Urbaine de Labé
Selon plusieurs observateurs, il s’agirait d’un précédent inquiétant. Les cérémonies du 1er mai organisées par l’USTG à Labé ont toujours bénéficié d’un accompagnement symbolique des autorités locales. En 2023, rappelle le syndicaliste, « les autorités communales avaient pris part à toute la célébration et la préfecture avait manifesté son soutien, même si ce n’était que symbolique ».
Cette absence intervient alors que, parallèlement, la Confédération Nationale des Travailleurs de Guinée (CNTG), autre grande centrale syndicale du pays, célébrait de son côté le 1er mai à Donghel-Sigon, dans la préfecture voisine de Mali. Ce choix, interprété par certains comme une volonté des autorités de ne pas cautionner un événement organisé par l’USTG, ravive les interrogations sur la neutralité de l’administration face aux syndicats.

Mamadou Niama Baldé, Secrétaire Général de l’Union Régionale des Travailleurs de Labé
Pour plusieurs membres de la centrale syndicale, ce boycott apparent constitue un signal inquiétant pour la coopération entre l’État et les acteurs syndicaux à l’échelle locale.
« Ce genre d’attitude ne favorise pas un bon climat de dialogue social. Nous avons toujours œuvré pour un partenariat apaisé entre travailleurs et administration », a ajouté un autre syndicaliste présent à la cérémonie.
Malgré cette absence, la célébration du 1er mai par l’USTG s’est déroulée dans le calme, ponctuée par des discours, une caravane symbolique et un repas syndical partagé dans un esprit de camaraderie.
Idrissa Sampiring DIALLO pour Infosbruts.com