Labé, 18 nov. (Infosbruts.com)- Il est des jours où une salle devient plus qu’un lieu : elle devient un révélateur. L’amphithéâtre de Labé, ce mardi, a pris cette dimension rare, celle où une foule cesse d’être un public et se transforme en témoin. La Génération pour la Modernité et le Développement tenait sa grande convention d’installation des directoires régionaux et préfectoraux. Mais la politique avait décidé de se hausser au-dessus des formalités. Elle avait choisi l’émotion, le symbole, le souffle.

Elhadj Ibrahima Sampiring Diallo, ancien maire Labé
Tout a commencé par une voix qui n’était pas dans la salle. Celle du Ministre de la Jeunesse et coordinateur régional de la campagne présidentielle, Mamadou Cellou Baldé. Une intervention téléphonique qui ne ressemblait ni à une apparition protocolaire, ni à un simple mot d’encouragement : c’était un discours calibré, précis, articulé autour d’un message central, celui de l’unité.

Unité des fils de Labé.
Unité des cadres derrière le directoire mis en place par le chef de l’État. Unité autour du programme que porte le Président Doumbouya.
Le ministre a salué l’inclusion exemplaire menée dans les sous-préfectures, félicité les nouveaux directoires pour leur mobilisation, et adressé un hommage profond aux sages de Labé. Un hommage qui, malgré la distance du téléphone, a trouvé son destinataire en plein cœur de l’assemblée : Elhadj Ibrahima Sampiring Diallo.

La salle, attentive, ne savait pas encore que la véritable déflagration politique de la journée était à venir.
Lorsque le Doyen a été appelé à intervenir, l’atmosphère a changé de densité. Ce n’était plus un moment du programme. C’était l’instant que chacun retiendra. Un homme debout. Un silence total.
Et derrière ce silence, une émotion prête à surgir.
Elhadj Sampiring n’a pas parlé : il a transmis.
Sa voix, parfois serrée, parfois vibrante, ses yeux légèrement mouillés par endroits, ont donné au discours un relief humain qui a traversé la salle avec la force d’un choc doux. Il a commencé par ce que tous croyaient connaître : G M D. Mais il en a révélé une architecture intime, un sens caché, presque une cryptographie politique.
Génération, a-t-il dit, c’est Général.
Modernité, c’est Mamady.
Développement, c’est Doumbouya.
Un raisonnement simple. Mais un impact foudroyant.
L’amphithéâtre a explosé en applaudissements.
Pour le Doyen, rien n’est fortuit. Le Président Mamady Doumbouya porte la modernité comme une signature, et le développement comme une mission. Sa gouvernance, rappelait-il, s’est illustrée dès le 5 septembre 2021, dans les réformes engagées, les chantiers lancés, et surtout dans ce projet Simandou qu’il décrit comme « le projet phare de la République ». Labé, selon lui, l’a compris mieux que d’autres. Le résultat du référendum en fut la preuve. L’engagement continu en est la confirmation.
Mais la phrase qui a traversé la salle comme un courant électrique reste celle-ci : « C’est lui et c’est lui ! C’est lui et c’est lui ! »
Pas criée. Pas scandée. Déposée comme une vérité. Une phrase qui résume une conviction profonde, presque une proclamation de destin. Sa voix s’est alors légèrement brisée, et l’assemblée, émue, a retenu un souffle collectif. Beaucoup parlent encore de chair de poule. D’autres d’un moment de solennité rare dans une réunion politique.
Le Doyen a ensuite élargi son propos au choix du Président de confier la coordination régionale de la campagne à Cellou Baldé. Pour lui, c’est un signal sans ambiguïté : la jeunesse est au centre du projet national. Une jeunesse masculine et féminine, consciente de son rôle historique dans le développement harmonieux du pays. Cette articulation entre sagesse et jeunesse, portée dans le même souffle par le doyen, a donné à la rencontre un parfum d’équilibre et de transmission, deux valeurs puissantes dans le Fouta.
Puis vint l’appel. Un appel clair, net, sans détour : mobiliser, s’inscrire, voter, être en tête. Pas pour un clan, disait-il, mais pour « éviter le recommencement », pour prolonger un effort déjà engagé, pour « accompagner l’homme d’action qu’est Mamady Doumbouya ».
La fin du discours ressemblait à une prière civique : que Dieu protège le pays, qu’Il accompagne les efforts de paix, qu’Il rassemble ceux qui hésitent encore. Un appel à la démocratie sans rancœur, où ceux « qui s’agitent » sont invités à rejoindre le mouvement pour le bien commun.
Au terme de ce moment, la salle n’était plus simplement mobilisée : elle était traversée par un sentiment d’adhésion profonde. Les applaudissements, les nods silencieux, les regards humides dans les premiers rangs traduisent la portée de cette intervention. On ne parlait plus seulement de politique, mais de conviction intime, de fidélité au destin national.
Labé, aujourd’hui, n’a pas seulement installé un directoire de campagne. Elle a installé une vision. Elle a installé une énergie. Elle a installé une certitude.
Et ce sont deux voix, celle du Ministre Mamadou Cellou Baldé et celle du Doyen Elhadj Ibrahima Sampiring Diallo, qui l’ont forgée.
Chérif Sampiring Diallo pour infosBruts.com
« Le récit des faits, l’écho du terrain. »














