Dakar, 12 nov. (Infosbruts.com) – Le parti PASTEF – Les Patriotes a publié ce mardi un communiqué dans lequel il réagit à la lettre du président Bassirou Diomaye Faye annonçant la réorganisation de la coalition « Diomaye Président ». S’il se félicite de la volonté du chef de l’État de rendre la coalition « plus forte » et « au service de la vulgarisation de l’action gouvernementale », le parti d’Ousmane Sonko formule de sérieuses réserves et rappelle que certaines prérogatives ne relèvent pas du président de la République.

Le PASTEF salue l’intention mais conteste la méthode
Dans son communiqué, le Bureau politique national du PASTEF précise que le processus de restructuration de la coalition a déjà été initié depuis l’élection présidentielle de mars 2024, sous la supervision de Madame Aïssatou Mbodj, présidente de la Conférence des leaders.
Ce travail, indique le parti, a abouti à la rédaction de plusieurs textes fondateurs, notamment la charte, le règlement intérieur et la structuration de la nouvelle coalition. Ces documents, selon le PASTEF, ont été élaborés de manière inclusive et sont en attente de validation par les différentes parties prenantes.
Une nouvelle appellation proposée : APTE
Dans le même communiqué, le PASTEF révèle qu’un nouveau nom a été proposé pour la coalition : APTE (Alliance Patriotique pour le Travail et l’Éthique), considérant que la dénomination « Diomaye Président » a atteint son objectif électoral en mars 2024. Une manière pour les Patriotes de souligner que la coalition doit désormais dépasser la seule référence à la campagne présidentielle pour s’inscrire dans la durée politique.
Diomaye Faye recadré sur ses pouvoirs internes
Le point de tension majeur du communiqué concerne la légitimité du président Faye à démettre Aïssatou Mbodj.
Le PASTEF est catégorique : « Monsieur Bassirou Diomaye Faye n’a pas le pouvoir de démettre Madame Aïssatou Mbodj, qui a été désignée par la Conférence des leaders. »
Le parti rappelle également que la coalition n’a jamais eu Bassirou Diomaye Faye comme président, mais seulement comme candidat à l’élection présidentielle. Ce rappel institutionnel souligne la volonté du parti de préserver l’autonomie de la coalition vis-à-vis du pouvoir exécutif.
Le refus de collaborer avec Aminata Touré
Autre précision notable : le PASTEF et ses alliés rejettent toute initiative coordonnée par Madame Aminata Touré, récemment nommée par le président Faye pour piloter la réorganisation de la coalition.
Le parti justifie ce refus par des divergences de valeurs et de principes, marquant ainsi une nette distance politique entre l’ex-Première ministre de Macky Sall et la mouvance patriotique de Sonko.
Le PASTEF trace sa propre voie
Enfin, le parti de Sonko affirme poursuivre son propre agenda politique. Celui-ci consiste à : Fusionner avec d’autres organisations alliées pour élargir sa base militante ; Et parachever la mise en place de la coalition APTE, toujours sous la présidence d’Aïssatou Mbodj.
Cette posture traduit la volonté du PASTEF de maintenir le cap politique de ses origines militantes, tout en s’affirmant comme le pilier central du pouvoir actuel.
Vers une recomposition politique sous tension
Ces échanges publics entre la Présidence et le PASTEF traduisent des tensions internes au sein de la majorité issue de l’élection de mars 2024. Entre la volonté du président Diomaye Faye de structurer le camp présidentiel et celle d’Ousmane Sonko de préserver l’autonomie du mouvement patriotique, la scène politique sénégalaise entre dans une phase de recomposition délicate.
Reste à savoir si cette divergence d’approche se limitera à un débat organisationnel ou si elle préludera à une reconfiguration plus profonde du pouvoir au Sénégal.
Par Idrissa Sampiring Diallo pour Infosbruts.com















