Labé, 10 octobre (Infosbruts.com) – Le Tribunal de première instance de Labé a tenu, ce vendredi, des audiences publiques dont l’affaire opposant le ministère public et Aissatou Diallo, âgée de 18 ans, à son père Mamadou Oury Diallo, âgé de 45 ans, né à Matakaou (Koubia) et domicilié à Laria, dans la préfecture de Labé. Il est poursuivi pour viol suivi de grossesse, ainsi que pour coups et blessures volontaires.
A la barre, l’accusé a nié catégoriquement les faits de viol et de grossesse imputés, tout en reconnaissant avoir frappé sa fille. Selon lui, ces coups avaient pour but de la pousser à révéler l’identité du véritable auteur de sa grossesse. Les deux parties sont restées fermes sur leurs versions des faits tout au long des débats.
La jeune fille a expliqué avoir vécu en Mauritanie avant de rentrer en Guinée environ quatre mois avant les faits. A la demande du ministère public, une échographie réalisée pendant l’audience a permis d’établir que la grossesse ne date pas du séjour en Mauritanie.
Lors de l’instruction, la plaignante avait affirmé que son père était le premier homme avec qui elle avait eu des rapports sexuels. Mais, devant le tribunal, elle a fini par reconnaître avoir connu un autre homme en Mauritanie avant son retour au pays.
Faute de preuves matérielles, de témoins directs ou d’expertises concluantes, le ministère public a demandé le maintien en détention de Mamadou Oury Diallo, en attendant la naissance du bébé et la réalisation de tests ADN pour déterminer la paternité.
De son côté, l’avocat de la défense a plaidé pour la mise en liberté provisoire de son client, estimant qu’aucun élément concret ne justifiait une détention prolongée.
Le tribunal, après en avoir délibéré sur place, a rejeté la demande de mise en liberté et ordonné la réalisation d’un test ADN aux frais de l’État, dès après la naissance de l’enfant, prévue dans environ un mois, selon l’échographie qui indique 34 semaines et 2 jours de grossesse.
Dans un moment d’émotion, Aissatou Diallo a déclaré à la barre qu’elle ne souhaitait pas que son père reste en prison et s’est dite prête à lui pardonner s’il était reconnu coupable du viol. Son père, quant à lui, a affirmé qu’il ne pourrait pas pardonner une telle accusation si les analyses venaient à prouver son innocence.
Les audiences criminelles reprendront le lundi 13 octobre 2025 au Tribunal de première instance de Labé, avec d’autres dossiers en examen.
Par Chérif Sampiring Diallo, pour Infosbruts.com
» Le récit des faits, l’écho du terrain. »















