Labé, 10 Oct (Infosbruts.com) – Le Tribunal de première instance de Labé a poursuivi ce jeudi l’examen des affaires criminelles avec le dossier opposant le ministère public et Adama Hawa Diallo à Moussa Oury Bah, âgé de 18 ans, né en 2007 à Kalan, célibataire et père d’un enfant, domicilié à Bowi, dans la sous-préfecture de Kalan. Il est poursuivi pour viol sur mineur et séquestration pendant sept jours, des faits qui se seraient produits en 2024.
A la barre, l’accusé a nié les faits qui lui sont reprochés, tout en reconnaissant avoir hébergé la jeune fille pendant trois jours. Il a expliqué qu’ils s’étaient rencontrés à la sortie d’une boîte de nuit à Sannoun, vers quatre heures du matin. Selon sa version, Adama Hawa et une amie lui auraient demandé de les déposer à Ley Yali sur sa moto. Après avoir déposé l’amie, la jeune fille aurait insisté pour continuer la route avec lui jusqu’à Labé.
Moussa Oury Bah affirme que la fille lui a proposé de dormir chez lui à Kalan, en attendant de repartir à Labé le lendemain matin. Il dit avoir cédé après que la jeune fille lui a raconté qu’elle était orpheline de mère et maltraitée par sa belle-mère. « C’est elle qui a voulu rester avec moi, je ne l’ai pas forcé », a-t-il soutenu. Il admet avoir eu un seul rapport sexuel avec elle, selon lui « consenti et même provoqué par elle ».
Interrogé par le tribunal sur les conditions de séjour de la fille, l’accusé a indiqué qu’il lui apportait le soir « du pain et de la sardine ». Le président du tribunal lui a alors fait remarquer que nourrir une fille hébergée contre sa volonté pouvait s’assimiler à un moyen de la retenir.
Le ministère public a, de son côté, relevé plusieurs contradictions entre les déclarations de l’accusé devant le tribunal et celles faites devant le juge d’instruction, notamment sur la durée du séjour de la fille et le nombre de rapports sexuels. « Vous avez menti, comment voulez-vous que le tribunal ou le ministère public vous croie ? », lui a lancé le procureur.
Le représentant du parquet a également brandi le rapport médical, qui conclut à une agression sexuelle et à une défloration vaginale récente. Tenant compte de ces éléments, il a requis trois ans de prison ferme pour viol sur mineur, tout en demandant l’abandon de la charge de séquestration, faute de preuves matérielles.
L’avocat de la défense a salué la position du ministère public sur le chef de séquestration, mais a rejeté toute accusation de viol sur mineur. Il a rappelé qu’aucun acte de naissance ni document officiel ne prouve l’âge de la jeune fille. « En matière pénale, la minorité ne se présume pas, elle se prouve. Ni la taille ni la corpulence ne constituent une preuve légale », a-t-il plaidé. Selon lui, il s’agit d’une relation consentie entre deux jeunes adultes, sans éléments contraires dans le dossier.
La victime présumée n’était pas présente à l’audience, pas plus qu’un représentant de sa famille.
Le tribunal a mis l’affaire en délibéré et rendra son verdict ce vendredi 10 août 2025.
Par Chérif Sampiring Diallo, pour Infosbruts.com
« Le récit des faits, l’écho du terrain. »















