Labé, 10 octobre (Infosbruts.com)-Le Tribunal de première instance de Labé a rendu, ce vendredi, son verdict dans une affaire opposant le ministère public et Aissatou Doumbouya à Oury Baïlo Barry, âgé de 22 ans, marié et père de trois enfants, conducteur de taxi-moto domicilié à Fello Kouby (Labé). Il était poursuivi pour viol et soustraction d’une somme de 1 320 000 francs guinéens, des faits que le tribunal a finalement jugés non établis.
Selon la plainte d’Aissatou Doumbouya, les faits se seraient produits le samedi 8 mars 2025. Résidant à Labé-Déppéré, dans la sous-préfecture de Garambé, elle affirmait être venue au grand marché de Labé pour faire des achats avant de prendre, au rond-point Tinkisso, un taxi-moto en partance pour Garambé. Elle a expliqué qu’il y avait déjà deux passagers sur la moto. Arrivés près de l’hôtel Sala, le conducteur aurait quitté la route nationale pour s’engager dans un quartier.
Lorsqu’elle lui a demandé la raison de ce détour, le motard lui aurait répondu qu’il voulait d’abord déposer les deux autres clients. Après les avoir déposés, il aurait poursuivi sa route par des raccourcis avant de l’emmener dans un endroit isolé où il l’aurait violée et dépossédée de son argent.
Elle a décrit son agresseur comme un homme de taille moyenne, au teint noir, conduisant une moto de marque TVS, sans préciser la couleur ni le numéro du gilet porté par les conducteurs de taxis-motos.
A la barre, Oury Baïlo Barry a nié catégoriquement ces accusations. Il a raconté avoir été arrêté le 10 mars 2025, lorsqu’une femme avec un bébé sur le dos avait pris sa moto à Sassé pour se rendre à l’hôpital régional. A l’arrivée, elle aurait refusé de payer le transport, lui confisquant les clés de sa moto avant d’appeler une autre femme stationnée non loin. Cette dernière aurait déclaré : « C’est lui le taxi-moto qui m’a agressée il y a deux jours, je l’ai reconnu. »
La dispute a attiré des gardes pénitentiaires postés près de la prison centrale, toute proche, qui ont conduit les protagonistes à la police. Là, les agents auraient indiqué connaître le nom du chauffeur, impliqué auparavant dans une autre affaire de mœurs, mais aucune preuve directe n’a été produite.
Devant le tribunal, le procureur a précisé que la femme avec le bébé était en réalité la sœur de la plaignante, et a regretté l’absence de cette dernière à l’audience. Il a également fait savoir que le rapport médico-légal établi le 10 mars n’avait pas confirmé les faits de viol.
Faute de preuves matérielles, de témoignages ou d’objets appartenant à la victime retrouvés sur le prévenu, le ministère public a demandé l’abandon des charges.
L’avocat de la défense a, de son côté, insisté sur les incohérences du dossier, rappelant que la description donnée par la plaignante pouvait correspondre à plusieurs conducteurs de taxi-moto en ville, et qu’aucune somme d’argent prouvée comme étant la sienne n’avait été retrouvée.
Après délibération, le tribunal a prononcé la relaxe pure et simple de Oury Baïlo Barry, estimant que les faits n’étaient pas établis. Il était en détention préventive depuis le 10 mars 2025.
Par Chérif Sampiring Diallo, pour Infosbruts.com
» Le récit des faits, l’écho du terrain. »















