Labé, 10 octobre (Infosbruts.com) – Le Tribunal de première instance de Labé a examiné, ce vendredi, une affaire particulièrement sensible opposant le ministère public et Madame Hawa Diallo à Tidjane Diallo, alias Saho, âgé de 26 ans, né en 1999 en Côte d’Ivoire, menuisier, domicilié au quartier Pounthioun. Le jeune homme, célibataire sans enfant, est poursuivi pour tentative de viol sur un bébé de 11 mois, la petite Fatoumata Aissatou Conté, fille de la plaignante.
Les faits remontent au 20 février 2025, aux environs de 17 heures, dans une concession du quartier Pounthioun où l’accusé et la plaignante sont voisins. Selon le récit de Madame Hawa Diallo, alors qu’elle s’apprêtait à aller prendre sa douche, elle aurait confié son bébé et sa fille aînée Kadiatou, âgée de 12 ans, à son voisin Tidjane pour quelques minutes.
Alors qu’elle était sous la douche, elle aurait entendu le bébé pleurer. En sortant, sa fille Kadiatou lui aurait indiqué que le bébé se trouvait derrière la maison avec Tidjane. En récupérant son enfant, la mère aurait ensuite constaté des saignements au niveau des parties intimes du nourrisson, ce qui l’aurait amenée à suspecter son voisin d’une tentative de viol.
A la barre, Tidjane Diallo a rejeté en bloc ces accusations. Il a expliqué qu’il n’avait jamais pris le bébé dans ses bras. Selon lui, c’est plutôt vers 11 heures que Hawa lui aurait confié les enfants le temps de faire la lessive, et non à 17 heures comme elle le soutient. Il affirme avoir simplement fumé une cigarette derrière la maison pendant que la fillette et le bébé jouaient à côté de lui. « Si j’avais tenté de faire une telle chose, le bébé serait mort avec ma corpulence », a-t-il déclaré devant le tribunal.
Le ministère public a rappelé que le rapport médical versé au dossier faisait état d’une défloration hyménale partielle récente, confirmant selon lui la matérialité des faits. Le procureur a alors demandé la requalification des faits, estimant qu’il ne s’agissait pas d’une simple tentative, mais bien d’un viol consommé, avant de dénoncer « la posture de déni » adoptée par l’accusé et de requérir cinq ans de réclusion criminelle pour « qu’il prenne conscience de la gravité de tels actes ».
De son côté, l’avocat de la défense a mis en cause la fiabilité de ce rapport médical, qu’il a qualifié d’« irrégulier sur la forme et le fond ». Il a souligné des incohérences dans la signature du médecin et contesté les conclusions, estimant qu’un bébé présentant de tels symptômes serait décédé depuis longtemps. L’avocat a aussi rappelé que la défloration n’était pas synonyme de pénétration, évoquant d’autres causes possibles, notamment un accident.
Il a insisté sur le désistement écrit de la plaignante, qui n’était pas présente à l’audience, et plaidé pour l’acquittement pur et simple de son client, faute de preuves directes.
Le procureur a répliqué qu’un désistement ne signifiait pas absence de faits et a demandé au tribunal de passer outre la non-comparution de la victime.
Le tribunal a mis l’affaire en délibéré et rendra son verdict le lundi 13 octobre 2025.
Par Chérif Sampiring Diallo, pour Infosbruts.com
« Le récit des faits, l’écho du terrain. »















