Lélouma, 9 octobre ( InfosBruts.com) – A Balaya, dans la préfecture de Lélouma, le quotidien ressemble encore à celui d’un autre temps. Sept districts composent cette commune rurale, mais pour certains villages comme Dar-es-Salam et Madina Dian, la modernité s’arrête bien avant le carrefour.

Là-bas, aucune route praticable, aucun véhicule ne passe. En cas d’urgence, on transporte les malades à dos d’homme, sur des brancards improvisés ou des hamacs accrochés à deux bâtons.
« C’est comme à l’époque de la colonisation », souffle Mamadou Oury Diallo, président de la délégation spéciale de Balaya. « Nous avons besoin d’un poste de santé pour ces deux districts. C’est une question de vie ou de mort. »

Mamadou Oury Diallo, président de la délégation spéciale de Balaya
Une commune sans bureaux
A Balaya, même l’administration manque de toit. Le siège de la commune n’existe pas vraiment. Le bloc administratif date de la première République : vieux murs fissurés, tôles rouillées, mobilier bancal. Le sous-préfet, le DSEE et la mairie partagent le même bâtiment délabré. « Nous travaillons dans des conditions très difficiles », confie le président de la délégation spéciale.

Une diaspora qui ne lâche pas
Heureusement, la diaspora veille. Les ressortissants de Balaya, dispersés à travers le monde, continuent de financer des projets pour leur localité. Leur dernière grande initiative : un système d’adduction d’eau évalué à plus de 300 millions de francs guinéens. Deux grandes cuves de 10 000 litres chacune, une cinquantaine de robinets, et enfin, de l’eau potable à portée des habitants. Mais ces efforts ne suffisent pas à combler tous les manques.

L’éclairage d’Akon, aujourd’hui éteint
Il y a quelques années, Balaya avait reçu 40 lampadaires solaires offerts par le chanteur sénégalais Akon, en partenariat avec l’État guinéen. L’espoir avait brillé. Aujourd’hui, il ne reste qu’un seul lampadaire fonctionnel.
« Plus de quinze panneaux solaires ont été volés, et beaucoup d’autres lampadaires sont tombés en panne », raconte Mamadou Oury Diallo avec amertume.
La nuit, Balaya replonge dans l’obscurité.
L’appel d’une commune oubliée. Routes impraticables, manque d’infrastructures, isolement total : Balaya se bat avec ses moyens. Ses habitants ne demandent pas des miracles, juste un peu d’attention.
« Sans appui de l’État, nous resterons dans cette situation », prévient le président de la délégation spéciale.
Entre solidarité, survie et espoir, Balaya incarne la détresse silencieuse de nombreuses communes rurales de Guinée. Là où les populations continuent de se débrouiller seules, oubliées du reste du pays.
Chérif Sampiring Diallo pour infosBruts.com
« Le récit des faits, l’écho du terrain. »













