Conakry, 26 septembre (Infosbruts.com) – C’est désormais officiel : la République de Guinée est entrée dans une nouvelle ère constitutionnelle. La Cour Suprême, en sa qualité d’instance habilitée à proclamer les résultats des consultations électorales à caractère national, a rendu son arrêt ce vendredi, validant les résultats définitifs du référendum constitutionnel tenu le 21 septembre 2025.
Dans la foulée, le Président de la Transition, le Général Mamadi Doumbouya, a promulgué la nouvelle Constitution, mettant fin au processus de transition engagé depuis la prise du pouvoir par le Comité National du Rassemblement pour le Développement (CNRD), le 5 septembre 2021.
Une victoire écrasante du « Oui »
Selon les chiffres publiés par la Cour Suprême, le « Oui » l’a largement emporté, recueillant plus de 92 % des suffrages exprimés. Le taux de participation a été jugé « suffisant et représentatif », confirmant une mobilisation significative de l’électorat à travers le pays, malgré des appels au boycott lancés par certains partis politiques et organisations de la société civile.
« Après vérification des procès-verbaux transmis par l’Autorité nationale des élections (ANE), la Cour déclare conformes les résultats provisoires du scrutin référendaire du 21 septembre 2025. En conséquence, la nouvelle Constitution est adoptée par le peuple de Guinée », a déclaré le Premier Président de la Cour Suprême lors d’une audience solennelle.
Une Constitution aux ambitions réformatrices
La nouvelle Loi fondamentale, fruit de plusieurs mois de consultations nationales, de recommandations des Assises et de réformes institutionnelles, introduit plusieurs changements majeurs : limitation stricte des mandats présidentiels à deux non renouvelables, création d’un Sénat, en plus de l’Assemblée nationale, renforcement de l’indépendance de la justice, réforme du système électoral, meilleure représentativité des femmes et des jeunes, protection renforcée des ressources naturelles et de l’environnement.
La promulgation de cette Constitution marque donc la fin institutionnelle de la Transition, et le début de la Cinquième République guinéenne.
Des réactions contrastées
Si plusieurs régions, comme le Foutah, la Haute Guinée, la Guinée Forestière et de nombreuses communes urbaines, ont célébré la victoire du « Oui », certains acteurs politiques continuent de contester la légitimité du processus, pointant l’absence d’un consensus national préalable.
Cependant, de nombreux observateurs saluent l’achèvement de la transition, estimant que le pays a désormais un cadre légal stable pour organiser les futures élections présidentielles, législatives et locales.
Et maintenant ?
Avec la promulgation de la nouvelle Constitution, le retour à l’ordre constitutionnel est enclenché. Le CNRD devra maintenant : nommer un gouvernement de transition finalisé, mettre en place les organes prévus par la nouvelle Constitution (Conseil Constitutionnel, Sénat, etc.), fixer la date de l’élection présidentielle qui mettra un terme définitif au régime transitoire.
Le peuple guinéen, après quatre années de transition politique, est désormais aux portes d’un retour à la normalité républicaine, sous la bannière d’un texte fondamental rédigé, voté et adopté par lui-même.
Par Idrissa Sampiring Diallo pour Infosbruts.com