Halte aux contradictions et aux deux poids deux mesures. Le FNDC doit clarifier sa position. On ne peut pas, d’un côté, se revendiquer du Front National pour la Défense de la Constitution et, de l’autre, s’opposer au retour à l’ordre constitutionnel. Cette posture est non seulement incohérente mais aussi contradictoire dans sa logique interne.
Le rôle d’un mouvement qui se réclame de la défense de la Constitution devrait être de favoriser toutes les démarches visant à restaurer la légalité constitutionnelle. Or, depuis la dissolution de l’ancienne Constitution par la charte de transition, le seul instrument juridique permettant de rétablir un ordre constitutionnel effectif demeure l’adoption d’une nouvelle Constitution par voie référendaire. Refuser ce processus revient à maintenir la Guinée dans un vide juridique prolongé, c’est-à-dire dans une transition sans fin gouvernée par une charte provisoire qui n’a pas de légitimité populaire. Cela équivaut à s’opposer au retour de l’État de droit. Dans ce cas, il serait plus honnête pour le FNDC de changer de nom et d’assumer une nouvelle identité, par exemple Front National de Fronde contre la Constitution, puisque son attitude actuelle ne correspond plus à sa dénomination.
Un OUI au référendum du 21 septembre n’est pas un blanc-seing donné à un texte parfait, car aucune œuvre humaine ne l’est mais il constitue le choix du réalisme et du progrès. Sur le plan juridique, le OUI met fin à l’exceptionnalité de la transition et rétablit un cadre constitutionnel légitime et durable. Il redonne une force normative à l’État et permet de reconstruire des institutions sur des bases légales reconnues par tous. Il ferme définitivement le vide constitutionnel laissé par la dissolution de l’ancienne Constitution. Sur le plan politique, le OUI ouvre la voie à l’organisation d’élections présidentielles et législatives transparentes, gage du retour à la souveraineté populaire. Il permet d’éviter une transition interminable, source de tensions, de frustrations et d’incertitudes. Il marque un pas décisif vers la stabilité et la normalisation des rapports entre les institutions et les citoyens. Sur le plan social et économique, le OUI crée un environnement plus prévisible, propice aux investissements et au développement. Il met fin à l’usure sociale causée par une transition prolongée, qui prive les citoyens de perspectives claires. Il renforce le sentiment de confiance et d’appartenance des Guinéens à un État fondé sur une loi fondamentale partagée.
A l’inverse, un NON ne ferait que prolonger l’incertitude et l’immobilisme. Cela signifierait le maintien indéfini de la charte de transition, un texte par essence provisoire, sans ancrage démocratique ni légitimité populaire. En clair, le NON ne mène pas vers une alternative crédible, il condamne la Guinée à l’instabilité et à la paralysie politique.
Le choix du OUI le 21 septembre, c’est choisir la voie du réalisme, de la responsabilité et du patriotisme. C’est donner à notre pays la possibilité d’avancer, de sortir du provisoire et d’entrer dans un nouvel ordre constitutionnel qui ouvrira la voie aux élections, à la démocratie et à la stabilité.
Vive le OUI pour l’intérêt supérieur de la Guinée et pour l’avenir de son peuple.
Mamadou Nassirou Diallo