Conakry, 7 août (Infosbruts.com) – Face à la vague d’indignation suscitée par la suspension des salaires de plusieurs enseignants, le ministère de l’Enseignement préuniversitaire et de l’Alphabétisation (MEPUA), en collaboration avec le ministère de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Emploi, a réagi officiellement à travers un communiqué conjoint rendu public le week-end dernier.
Deux cas de figure identifiés
Selon Mohamed Ansa Diawara, porte-parole du MEPUA, ces suspensions ne visent nullement des agents fictifs, mais des enseignants bel et bien recensés dans le fichier de la fonction publique. Deux cas de figure sont principalement concernés :
« La première catégorie, ce sont des enseignants qui ont abandonné leur poste sans justification. La seconde concerne ceux qui ont été déplacés sans que ces mouvements ne soient officiellement notifiés à la fonction publique. Dans les deux cas, la paie ne peut être maintenue sans régularisation administrative », a-t-il déclaré.
L’abandon de poste sans autorisation formelle ou la mutation non signalée est désormais strictement surveillée, dans le cadre du toilettage engagé depuis plusieurs mois au sein de la fonction publique.
Une démarche administrative en cours
Le porte-parole du MEPUA a tenu à rassurer les enseignants concernés : les ministères impliqués travaillent en étroite collaboration avec la fonction publique pour examiner chaque situation au cas par cas. Un appel a d’ailleurs été lancé à tous les agents concernés pour fournir les pièces justificatives nécessaires à la régularisation.
« Tous ceux qui estiment être dans leur bon droit ont été invités, via un communiqué de notre direction des ressources humaines, à envoyer les documents requis à la fonction publique. Après vérification, les cas fondés seront régularisés », a souligné Mohamed Ansa Diawara.
Il a également affirmé que de nombreux dossiers ont déjà été réceptionnés, et que les travaux de vérification sont en cours, sous la supervision du ministre Jean-Paul Sidi, en lien étroit avec son homologue de l’Enseignement technique.
Une mesure issue d’un contrôle rigoureux
D’après les informations disponibles, ces suspensions s’inscrivent dans le cadre des recommandations formulées à l’issue des différentes missions de contrôle de présence organisées en octobre 2024, puis en mars et avril 2025. Ces audits, menés sur le terrain, visaient à identifier les dysfonctionnements dans la gestion du personnel enseignant à travers le pays.
Vers une administration éducative plus rigoureuse
Cette opération s’inscrit dans une volonté gouvernementale de rationaliser la gestion des ressources humaines dans le secteur de l’éducation, en mettant fin aux irrégularités et en assurant que seuls les agents réellement actifs bénéficient de leur salaire.
« L’objectif est clair : garantir que ceux qui travaillent soient payés, et que le système éducatif fonctionne sur des bases saines et transparentes », a conclu le porte-parole du MEPUA.
Alors que certains enseignants se disent victimes d’erreurs administratives, les autorités invitent chacun à coopérer pleinement au processus de vérification. Une lueur d’espoir semble ainsi poindre pour les nombreux concernés qui attendent, parfois dans l’incompréhension, une clarification de leur situation salariale.
Par Idrissa Sampiring Diallo pour Infosbruts.com