Labé, 11 juillet (Infosbruts.com) – Une vive polémique a récemment secoué la préfecture de Labé suite à une décision du préfet portant nomination des responsables de la jeunesse dans certaines collectivités locales. Cette décision, prise sur proposition du Directeur préfectoral de la Jeunesse (DPJ), a finalement été annulée. Pour clarifier la situation, Cheikh Oumar Baldé, DPJ de Labé, a accepté de s’exprimer dans une émission diffusée sur AfrikInfo TV (Canal+ 9 / 256 / 408) et relayée par Infosbruts.com.

Idrissa Sampiring Diallo, Journaliste
Dans ses explications, le DPJ a tenu à replacer les faits dans leur contexte. Selon lui, les sous-préfets et présidents des délégations spéciales avaient signalé, depuis deux ans, le dysfonctionnement des structures de jeunesse au niveau local, évoquant notamment l’absence prolongée de certains responsables.
« Ne connaissant pas tous les jeunes du terrain et en l’absence de cadres au sein de la direction, nous avons fait appel à des jeunes leaders pour identifier des profils disponibles et engagés, capables d’assurer la coordination des activités citoyennes à titre bénévole », explique-t-il.
Sur la base de ces remontées, des propositions ont été faites par les autorités locales, transmises au préfet, puis validées par celui-ci. Mais rapidement, des contestations sont apparues, notamment dans la commune urbaine et à Garambé, remettant en cause la transparence et la légitimité du processus.
« Nous avons constaté que dans certains cas, les désignations n’avaient pas fait l’objet d’un consensus ni d’un procès-verbal formel. Pour éviter toute confusion, nous avons alors décidé de relancer les consultations, en impliquant davantage les jeunes à la base », a précisé Cheikh Oumar Baldé.
Des choix remis en question, mais pas une remise en cause du travail du DPJ
Le directeur réfute toute erreur ou mauvaise foi dans la procédure, estimant que le processus a été conduit dans le respect des recommandations locales et de l’esprit de continuité du service public.
« Ce n’est pas tout le monde qui a contesté les nominations. Deux jeunes, notamment ceux de la commune urbaine et de Garambé, ont soulevé des objections. Mais dans une société démocratique, il est normal que les choix ne fassent pas toujours l’unanimité », a-t-il nuancé.
Cheikh Oumar Baldé en a profité pour exposer les difficultés rencontrées à la tête de la jeunesse préfectorale. Le manque de relais efficaces, notamment dans la commune urbaine, freine la bonne circulation de l’information et la mobilisation des jeunes lors des activités.
« À chaque invitation, seuls deux ou trois jeunes répondent. Les relais communautaires ne jouent pas pleinement leur rôle. Pourtant, il est impératif que les jeunes soient informés des actions en cours », regrette-t-il.
Une structure sous tutelle administrative directe
Interrogé sur la nécessité de faire valider ses propositions par le préfet, contrairement à d’autres directions préfectorales plus autonomes, le DPJ s’explique :
« La jeunesse est une couche sensible. Pour motiver les jeunes et renforcer la légitimité de leur désignation, nous avons estimé nécessaire que le préfet, en tant que premier responsable local, soit pleinement associé au processus », a-t-il affirmé.
Appel à l’unité et à la fin des spéculations
Dans son message final, Cheikh Oumar Baldé a lancé un appel à l’unité, à la retenue et à l’esprit de collaboration entre les jeunes : « J’invite la jeunesse de Labé à s’unir, à éviter les spéculations inutiles et à privilégier le dialogue. Le service de la jeunesse est un service public ouvert à tous. Notre objectif commun doit être la paix, la cohésion sociale et le développement local », a-t-il conclu.
Par Idrissa Sampiring Diallo pour Infosbruts.com